Le coin des mal-aimés : Superman Returns

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

Ça raconte quoi ? Alors qu’un ennemi de longue date, Lex Luthor, tente de l’affaiblir en lui dérobant tous ses superpouvoirs, Superman doit faire face à un problème d’un autre genre : Lois Lane, la femme qu’il aime, est partie mener une nouvelle vie loin de lui. Mais l’a-t-elle vraiment oublié ? Le retour de Superman sera donc ponctué de nombreux défis puisqu’il devra se rapprocher de son amour tout en retrouvant sa place au sein d’une société qui semble ne plus avoir besoin de lui. En tentant de protéger le monde qu’il aime de la destruction totale, Superman se retrouve au centre d’une aventure incroyable qui le mènera des fonds de l’océan à des milliers d’années lumière de notre galaxie.

Le contexte : SUPERMAN RETURNS est un film qui a mis plus de dix ans à voir le jour. SUPERMAN 4 date déjà de 1987 et on peut dire qu’il est tombé dans le ridicule avec ce dernier long-métrage. L’idée de faire revenir le super-héros trotte dans la tête des dirigeants de la Warner qui ont même failli relancer la machine avec le SUPERMAN LIVES de Tim Burton avec Nicolas Cage… Quelques années plus tard, le nouvel épisode est bien lancé, réalisé par Bryan Singer qui succède alors à Brett Ratner, parti pour un désaccord sur le choix du casting. Il se consolera en réalisant X-MEN 3 à la place de… Bryan Singer.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Les moyens mis en à disposition sont énormes avec quantité de décors, effets spéciaux et autres combats épiques qui coûtent la bagatelle de 260 millions de dollars uniquement pour la production ! Une somme énorme que les maigres recettes ne vont pas couvrir : SUPERMAN RETURNS ne rapporte que 391 millions de dollars dans le monde et récolte des avis majoritairement négatifs de la part du public (et aussi de la presse). Beaucoup lui reprochent son excessif rapport au passé tandis que d’autres s’étonnent du manque d’action de l’ensemble. La durée (2h34) est aussi pointée du doigt et, enfin, Brandon Routh ne fait pas du tout l’unanimité en successeur de Christopher Reeve.

Vraiment raté ou réhabilité ? Le débat existe encore et toujours, mais pour ma part je le réhabilite. Il faut reconnaître qu’à sa sortie en 2006, on était en droit de sortir de la salle un poil circonspect par rapport au film de Bryan Singer. Voilà une véritable proposition de cinéma, un hommage autant qu’une envie indéniable d’aller de l’avant pour permettre à l’homme d’acier de repartir vers de nouveaux horizons. Poétique et parfois élégiaque, SUPERMAN RETURNS est difficilement comparable avec d’autres films de super-héros, même dans le déroulement de son cahier des charges : les morceaux de bravoure ne sont pas si réguliers et lorsqu’ils sont présents, ils charrient de véritables intentions dramatiques. Quant à Brandon Routh, il n’y a rien de déshonorant à sa performance même si sa ressemblance avec Reeve (voulue par la production) joue finalement en sa défaveur… On a simplement l’impression d’y voir un ersatz du précédent comédien, le charisme en moins. Mais à la révision, SUPERMAN RETURNS ne méritait clairement pas autant de critiques négatives.

SUPERMAN RETURNS est actuellement disponible sur Netflix.

Laisser un commentaire