On pourrait écrire de nombreux articles sur Luc Besson, critiquer ou encenser sa personnalité, détester ou admirer son style, rester de marbre ou être stupéfait par son ambition. Quoiqu’il en soit, il a voulu changer la donne dans l’Hexagone, injecter un nouvel élan à un cinéma souvent trop sage.

Luc Besson change de dimension
Nous sommes le 11 mai 1988. Le destin de Luc Besson s’apprête à basculer. Le cinéaste n’est pas un inconnu, mais pas encore tout à fait le grand nom que l’on connaît aujourd’hui. C’est là qu’il va s’imposer auprès du grand public. Mais avant ça, il y a le festival de Cannes où le film est présenté en ouverture. L’équipe est là, bien habillée, attendant fébrilement les premiers frissons dans la salle…qui ne viendront pas. Le film est totalement conspué, de nombreuses personnes quittant la salle bien avant le générique de fin. Pour Besson, c’est un fiasco et un échec difficile à vivre.
Mais, rapidement, les entrées des premières séances lui sont communiquées et elles sont étonnamment bonnes ! Les jeunes spectateurs, notamment, en sortent totalement stupéfaits. Né du rêve d’un jeune cinéaste à la recherche de son enfance marquée par les souvenirs de la mer, LE GRAND BLEU s’inspire de la vie de Jacques Mayol, un homme qui a consacré toute sa vie à la plongée sous-marine en apnée et qui fait figure de héros auprès de Besson. Ce dernier a en effet travaillé, comme ses parents, en tant que moniteur de plongée, expérience qui lui a mis du “bleu” plein la tête.
Un tournage grandiose
Tourné pendant neuf mois dans différents pays, notamment en Grèce et en Sicile, le film se divise en deux parties : une en noir et blanc évoquant l’enfance du héros sur une île grecque, et une seconde partie en couleurs où l’on voit Jacques Mayol, devenu

adulte, tenter de battre le record du monde de plongée en apnée. Refusé notamment par Christophe Lambert et Mel Gibson, le rôle de Mayol a été confié à Jean-Marc Barr, un inconnu qui ne le restera pas longtemps ! A ses côtés, on retrouve Rosanna Arquette, Jean Reno et Enzo Molinari.
Avec 9 074 317 entrées, LE GRAND BLEU est un véritable phénomène. La somptueuse BO composée par Eric Serra sera, quant à elle, écoulée à plus de 3 millions d’exemplaires ! Luc Besson va voir son statut complètement changer, les portes internationales s’ouvrant soudainement devant lui. Malgré le succès, aucun de ses autres longs-métrages ne dépassera le score de ce GRAND BLEU ancré à jamais dans l’Histoire du cinéma français.