La somme de toutes les peurs, une nouvelle ère pour Jack Ryan

Il aura fallu huit ans avant que le personnage crée par Tom Clancy revienne sur le devant de la scène. La PARAMOUNT veut relancer un cycle Jack Ryan avec un acteur plus jeune qui pourrait éventuellement incarner le personnage dans une série de films à l’avenir.

Ben Affleck, le nouveau visage

Difficile toutefois de passer derrière Harrison Ford qui a marqué le grand public avec deux beaux succès pour JEUX DE GUERRE et DANGER IMMEDIAT. Clancy, de son côté, est plutôt réjoui de ce changement, celui n’ayant pas beaucoup aimé la version avec Ford. C’est le réalisateur Phil Alden Robinson (LES EXPERTS) qui est choisi pour mettre en scène ce nouveau long-métrage adapté de l’oeuvre intitulée LA SOMME DE TOUTES LES PEURS, écrite en 1991. Le studio ne lésine pas sur les moyens et met sur la table 65 millions de dollars pour la production. Avec autant d’argent, il faut une véritable tête d’affiche capable d’attirer les spectateurs en salles.

Bien sûr, une A-list est dressée dans laquelle on retrouve des noms aussi prestigieux que Matt Damon et Leonardo DiCaprio. Le premier vient de démarrer sa propre franchise avec JASON BOURNE et le second préfère tourner pour Martin Scorsese. Ça se comprend. Mais il y en a un autre qui conviendrait totalement : un certain Ben Affleck. Avec sa stature de beau gosse hollywoodien, il est actuellement l’une des nouvelles coqueluches du système, lui qui vient d’enchaîner les succès à Hollywood avec WILL HUNTING, ARMAGEDDON et PEARL HARBOR. La PARAMOUNT lui propose le rôle avec un joli chèque à la clé. Un choix adoubé par le réalisateur. « Outre ses dons d’acteur, Ben est séduisant, généreux, intelligent. Grâce à ses qualités, le spectateur s’attachera à Jack Ryan et comprendra mieux le monde complexe de la CIA où celui-ci évolue.« . Cerise sur le gâteau, Tom Clancy adoube également le jeune acteur âgé de 29 ans à l’époque. « Il est talentueux, fin, éloquent. Je n’oublie pas non plus qu’il est un scénariste couronné à l’Oscar. Tout cela fait qu’il apporte une nouvelle dimension au personnage. ». On rajoute l’immense Morgan Freeman à l’affiche et cela donne un opus prometteur à plus d’un titre.

Un thriller qui se veut réaliste

Le Président russe vient de décéder. Un groupe de terroristes néo-nazis parvient à s’emparer d’une bombe nucléaire datant de la Guerre du Kippour et fait exploser une bombe chimique sur Grozny, anéantissant ainsi la capitale tchétchène au nom du gouvernement russe. Leur prochaine cible : la ville américaine de Baltimore, où doit se dérouler la finale du Superbowl. Les terroristes espèrent ainsi que la panique générale relancera la défunte Guerre Froide. Le directeur de la CIA, Bill Cabot (Freeman), engage

alors les services d’un brillant et intègre agent spécialiste de la Russie, Jack Ryan (Affleck), afin de faire la lumière sur les derniers événements. LA SOMME DE TOUTES LES PEURS reprend les ingrédients qui ont fait le succès des trois premiers films, tout en ajoutant une certaine dose de modernité et… de romance. Il y a une vraie volonté de s’ouvrir à davantage d’émotions en humanisant davantage Jack Ryan. Un parti-pris qui ne sera pas forcément apprécié par les aficionados…

Dans son ensemble, le film de Phil Alden Robinson est plutôt réussi malgré quelques digressions inutiles. Certains rebondissements sont ingénieux tandis que la volonté de réalisme s’avère judicieuse, ancrant l’histoire dans un univers bien réel (malgré quelques libertés prises). Le cinéaste déclarait à l’époque de la sortie.  » Ces films d’action traitent intelligemment de problèmes réels. Depuis la fin de la guerre froide, les conflits locaux se sont multipliés, et les trafics d’armes ont engendré de nouvelles menaces, notamment l’usage de moyens de destruction massive dans des zones urbaines. Mais une réaction hâtive à ces dangers provoquerait une catastrophe. C’est ce que vise à démontrer notre film.« . À cause de sa vision un poil trop pessimiste, LA SOMME DE TOUTES LES PEURS fut mal accueilli par la presse alors que le public commence déjà à loucher vers les super-héros : le SPIDER-MAN de Sam Raimi sort durant cet été 2002 et fait des ravages au box-office. Ce quatrième opus de Jack Ryan n’aura rien de déshonorant (193 millions de dollars de recettes mondiales), mais ne suffit pas pour lancer une nouvelle franchise. Il faudra attendre 12 ans avant une nouvelle version intitulée THE RYAN INITIATIVE.

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