The king of New-York, le film culte d’Abel Ferrara

Nous sommes en septembre 1990 et THE KING OF NEW-YORK est présenté pour la première fois au festival de New-York. La salle conspue outrageusement le film projeté, rejetant les images outrancières captées par le réalisateur Abel Ferrara.

Trente et un ans plus tard, THE KING OF NEW-YORK est un objet culte pour beaucoup de cinéphiles, notamment pour sa déviance assumée. Mais également pour la beauté crépusculaire de ses images et cette plongée saisissante dans un New-York des bas-fonds, où l’on peut trouver la mort à chaque coin de rue au détour d’un règlement de compte. Cette plongée, elle démarre avec le regard de Frank White (exceptionnel Christopher Walken) qui, sorti de prison et installé dans une limousine, regarde ce monde s’effondrer sur lui-même.

Une mise en scène ciselée

Rupture de ton et de style, Frank White est ensuite installé dans une suite du Plaza où il est bien décidé à redevenir le roi de la ville. Ce n’est que le début d’une parade mortuaire qui emmènera les personnages aux confins de la violence. Le monde criminel a changé et Ferrara montre cette ouverture avec une simplicité désarmante. Il reprend les codes du film de gangsters tout en l’ancrant profondément dans les thématiques de son époque. Le sexe, la drogue, les armes, THE KING OF NEW-YORK est un pur concentré d’adrénaline, emporté par la folie d’un Laurence Fishburne enflammé et d’un Christopher Walken, froid comme la mort. Tel un vampire, il se nourrit de ses victimes la nuit, sortant son sourire carnassier avec un appétit dévorant. Le climax est un morceau d’anthologie avec, notamment, une course-poursuite intense qui ne peut s’achever que dans le sang.

Abel Ferrara est devenu un autre cinéaste avec ce film. Il signera ensuite le prodigieux BAD LIEUTENANT, peut-être son plus grand long-métrage. THE KING OF NEW-YORK reste malgré tout l’une de ses

oeuvres les plus abordables et l’une des plus troublantes. C’est aussi là qu’il commence une fructueuse collaboration avec Christopher Walken qu’il retrouvera pour THE ADDICTION, NOS FUNERAILLES et NEW ROSE HOTEL.

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