La guerre du feu, la Préhistoire selon Annaud

Dans la carrière de Jean-Jacques Annaud, LA GUERRE DU FEU est un véritable tournant. Son statut change totalement ici grâce au succès phénoménal du film à l’international qui lui ouvre les portes les plus prestigieuses du milieu.

Une production imposante

Ayant découvert l’histoire de LA GUERRE DU FEU en bande dessinée lorsqu’il était très jeune, Annaud rencontre des années plus tard un certain Gérard Brach, scénariste de

talent qui a notamment écrit de nombreux films réalisés par Roman Polanski (comme REPULSION ou LE LOCATAIRE). C’est le producteur Claude Berri qui provoque cette rencontre afin d’adapter un roman se déroulant en Alaska. Au fil des discussions, les deux hommes se rendent compte qu’une passion commune les unit : celle de la Préhistoire. Ensemble, ils décident alors de faire un film ambitieux sur les débuts de la conquête de la nature par l’homme tout en se penchant sur les premières émotions que les hommes primitifs ont éventuellement pu ressentir.

Brach s’oriente alors vers un roman écrit en 1909 par J.H Rosny, déjà adapté au cinéma en 1914. Il base son scénario sur cette histoire, mais celui-ci ne sera pas une véritable adaptation. Une co-production internationale se met alors en marche d’abord en lien avec le Canada puis avec les Etats-Unis, intéressés par le projet. LA GUERRE DU FEU est un véritable défi sur une période de l’Histoire difficile à cerner. Une véritable langue est alors inventée par le linguiste Anthony Burgess. Il part de l’idée que la multitude de langues actuelles proviendrait de très peu de langues qui en seraient une fusion. Dans ce sens, il sera bien aidé par la bande-son concoctée par le compositeur Philippe Sarde (qui a énormément travaillé durant les années 70 notamment pour Tavernier, Polanski ou encore Sautet) qui accompagnera l’ensemble du long-métrage, se mêlant alors avec l’aventure visuellement sublime proposée par Jean-Jacques Annaud.

Annaud vers les sommets

Les comédiens engagés sont impressionnants, notamment le nouveau venu Ron Perlman qui possède une vraie « gueule » de cinéma. Annaud lui offre son tout premier rôle au cinéma pour un tournage intense qui se déroulera en Ecosse et au Kenya

entre 1980 et 1981 avec des prises de vues qui vont se dérouler intégralement en décors naturels. Produit pour environ 12 millions de dollars (ce qui équivaut aujourd’hui à 37 millions), LA GUERRE DU FEU est un film très attendu lorsqu’il débarque dans les salles françaises le 16 décembre 1981. La presse a considérablement parlé de ce projet fou d’un réalisateur ambitieux, mais encore méconnu du grand public. En réunissant 4 950 005 spectateurs, c’est un véritable carton qui s’étend jusqu’aux Etats-Unis où il récolte 20 millions de dollars.

Ayant désormais une indiscutable aura, le cinéaste français va longuement attendre avant de revenir derrière la caméra pour le magnifique LE NOM DE LA ROSE puis celui qui restera le plus gros succès de sa carrière : L’OURS.

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