Au-delà de la gloire, Samuel Fuller repart en guerre

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Avant que le projet AU-DELA DE LA GLOIRE ne soit lancé, beaucoup pensent que la carrière du cinéaste Samuel Fuller est terminée. Nous sommes en 1978 et il n’a plus tourné depuis neuf ans. C’était pour CAINE, un tournage difficile, marqué par la mort d’un cascadeur, et qui sera repris sur la table de montage par le studio. Il reniera alors ce film et ne reviendra plus au cinéma avant de longues années.

Un projet de longue date

Pourtant, il parvient, près d’une décennie plus tard, à obtenir un financement pour porter à bien ce projet qu’il conserve dans un coin de sa tête depuis 1956. Pour comprendre les origines de ce film, il faut remonter en arrière, lors de la Seconde guerre mondiale. Il sert la 1ère division d’infanterie américaine pour laquelle il est soldat et reporter de guerre. Il participera à de nombreux débarquements (dont ceux en Afrique du Nord et en Normandie) et tournera même un film documentaire sur la libération du camp de Falkenau. Il y a donc une véritable réalité du terrain pour Fuller qui décide de plonger le spectateur au coeur de l’enfer.

Quatre jeunes soldats, Griff (Mark Hamill), Vinci (Bobby Di Cicco), Zab (Robert Carradine) et Johnson (Kelly Ward) s’engagent dans la première division d’infanterie américaine, la « Big Red One ». Menés par le sergent Possum (Lee Marvin), ces militaires parcourent le globe pour combattre au nom de leur patrie, allant d’Afrique du Nord à l’Allemagne nazie. Mais sur le champ de bataille, les horreurs de la guerre marquent à tout jamais ces hommes. AU-DELA DE LA GLOIRE enchaîne les séquences guerrières, comme une représentation de ces images qui doivent constamment tourner dans la tête du cinéaste. C’est une forme de catharsis que d’imprimer sur l’écran les passages les plus difficiles de sa propre vie.

Un jedi au casting

La réussite du film vaut également pour son très bon casting en tête duquel trône l’immense Lee Marvin qui fit également partie de l’armée lors de la Seconde guerre mondiale. Il participa notamment à la guerre du Pacifique et fut blessé lors de la bataille de Saipan en 1944. Il n’est donc pas en terrain inconnu ici. Auréolé du succès de

STAR WARS, Mark Hamill trouve là un très bon personnage à exploiter. Ce sera malheureusement l’un de ses seuls rôles marquants en dehors de l’univers galactique. Luke Skywalker lui colle tellement à la peau qu’aucune production ne fait appel à lui. Il ne parvient pas à effacer le souvenir du Jedi et c’est une tradition qui a touché de nombreux acteurs, y compris pour la prélogie.

Enorme succès au box-office, AU-DELA DE LA GLOIRE est un nouveau tremplin pour Fuller à Hollywood. Mais ce sera de courte durée. En adaptant le roman CHIEN BLANC écrit par Romain Gary, il va s’attirer les foudres du studio qui lui demande de remonter le film. Il refuse. Baptisé DRESSÉ POUR TUER, le long-métrage ne sortira jamais aux USA. Hollywood referme donc une nouvelle fois ses portes à un artiste qui aura toujours eu le courage de porter fièrement ses ambitions.

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