L’évadé d’Alcatraz, Clint Eastwood et Don Siegel se retrouvent une dernière fois

Entre le cinéaste Don Siegel et Clint Eastwood, c’est une collaboration forte qui nous aux offerts cinq films dont quatre marquants. Si UN SHERIF À NEW-YORK semble aujourd’hui un peu daté, SIERRA TORRIDE reste un western atypique et plaisant. LES PROIES est un véritable chef-d’oeuvre tandis qu’ils créent ensemble une icône du cinéma américain, L’INSPECTEUR HARRY. Après ce fulgurant succès, ils se retrouvent une dernière fois pour L’EVADE D’ALCATRAZ, un film spectaculaire sur fond d’évasion. Une dernière collaboration hors normes.

Un tournage sur les lieux

En 1963, J. Campbell Bruce écrit un essai intitulé ESCAPE FROM ALCATRAZ, une histoire sur le pénitencier et les multiples tentatives d’évasions qu’il avait engendrées. Quinze ans plus tard, Richard Tuggle, rédacteur en chef d’un magazine de santé, se passionne pour l’évasion d’un dénommé Frank Morris en 1962. Il contacte l’auteur du livre et achète les droits afin de l’adapter au cinéma. Tuggle transmet alors le scénario à Don Siegel que ce dernier accepte. 

Dès le début, le réalisateur ne voit qu’un acteur capable d’endosser le rôle de Frank Morris : Clint Eastwood. Après un imbroglio concernant les sociétés de production dirigées par les deux hommes, le projet peut commencer avec le studio Paramount Pictures au financement. Le tournage se déroule durant l’automne 1978 afin d’éviter au maximum les visites qui restaient autorisées. En effet, la prison d’Alcatraz (qui a fermé ses portes en 1963) est ouverte aux touristes depuis 1972. Les règles sont strictes et la production doit s’y plier tandis que la Paramount débourse la somme de 500 000 dollars pour rénover certaines cellules restées inoccupées durant de nombreuses années. 

Don Siegel quitte le montage pour s’occuper de son prochain film intitulé LE LION SORT SES GRIFFES. Il demande à Eastwood de

superviser la post-production en son absence. Une collaboration qui dépasse donc le cinéaste et l’acteur puisqu’Eastwood fut très impliqué dans la fabrication du long-métrage. Rien d’étonnant quand on sait qu’il a commencé sa carrière de réalisateur huit ans plus tôt avec UN FRISSON DANS LA NUIT. 

Un film culte

A sa sortie en juin 1979 aux Etats-Unis, le film fonctionne bien en rapportant 43 millions de dollars (ce qui représenterait, aujourd’hui, 160,095 millions en prenant en compte l’inflation). L’EVADE D’ALCATRAZ est un modèle de film d’évasion dont la séquence finale reste gravée dans toutes les mémoires. Eastwood était contre l’idée plutôt pessimiste de voir mourir les personnages. C’est ainsi qu’il rajouta cette note d’espoir représentée par la chrysanthème sur la rive. Une façon d’indiquer aux spectateurs que les personnages ont peut-être survécu… De bout en bout, le film est haletant, mais jamais au détriment de ses personnages. Clint Eastwood fait une nouvelle fois preuve d’un charisme surnaturel, interprétant avec une facilité évidente un personnage plus profond qu’il n’y paraît. Il partira ensuite sur le tournage de son BRONCO BILLY. Trois ans plus tard, Don Siegel stoppera sa carrière de cinéaste avec le décevant LA FLAMBEUSE DE LAS VEGAS. Deux trajectoires qui s’éloignent, mais qui auront néanmoins marqué l’Histoire du cinéma. 

 

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