Hannibal Lecter : les origines du mal, un retour à la source du mal

Cinq ans après DRAGON ROUGE, le fameux cannibale Hannibal revient hanté les spectateurs avec un nouveau film qui entend bien faire un retour aux sources. Comment cet homme est-il devenu l’un des pires cauchemars des enquêteurs ? Pourquoi cette soif de chair humaine ?

Un prequel discutable

Si ces « origin story » sont toujours un moyen pour Hollywood de capituler sur une franchise terminée, celle concernant Hannibal pose réellement question : pourquoi gâcher tout ce qui fait le mystère de ce personnage aussi passionnant qu’effrayant ? A-t-on réellement envie de savoir pourquoi il est devenu comme ça ? Visiblement oui d’après la volonté de l’auteur Thomas Harris. En effet, ce prequel est une adaptation du roman éponyme dans lequel le créateur explore la jeunesse de son personnage. À peine terminé que la production du film commençait.

Forcément, l’acteur qui sera choisi pour incarner le cannibale est scruté à la loupe par les fans. Difficile pour le futur jeune comédien de passer après la légende Anthony Hopkins qui a livré une partition magistrale en Hannibal. Hayden Christensen est d’abord le favori pour jouer le rôle principal, lui qui est devenu une star mondiale grâce à STAR WARS en incarnant Anakin Skywalker. Finalement, l’idée est abandonnée et la production se penche alors sur le français Gaspard Ulliel, qui venait de reprendre le flambeau de JACQUOU LE CROQUANT dans un film qui allait sortir en 2007, quelques semaines avant LES ORIGINES DU MAL. Doté d’un gros budget de 57 millions de dollars, le film se doit de rentrer dans ses frais tout en ne baissant aucunement ses ambitions.

Une dure relève pour Gaspard Ulliel

Première incursion d’Ulliel à Hollywood, HANNIBAL LECTER : LES ORIGINES DU MAL sera un terrible baptême du feu pour lui. Il faut dire que passer après Hopkins est difficile, mais on peut aussi rajouter qu’il n’est franchement pas gâté par un long-métrage qui abuse de ses effets au détriment d’une vraie ambiance. Il y a quelques idées novatrices et une volonté de montrer une facette différente du personnage, mais le tout ne prend jamais vraiment. Tout simplement parce que le concept même de vouloir à tout prix tout expliquer et justifier ne peut pas fonctionner sur Hannibal qui renforçait son impact à chacune de ses rares apparitions. Il y avait alors cette sensation trouble pour le spectateur et cette forme d’imprévisibilité qui faisait la force du cannibale. LES ORIGINES DU MAL humanise Hannibal jusqu’à lui faire perdre sa froideur et son côté énigmatique.

HANNIBAL LECTER : LES ORIGINES DU MAL sera très mal reçu par la presse et le public, n’engrangeant finalement que 82 millions de dollars de recettes (dont un catastrophique 27 millions aux USA). Il fait mieux que MANHUNTER en 1986 (8,6 millions), mais demeure à bonne distance de la trilogie portée par Hopkins : HANNIBAL a rapporté 351 millions de dollars, LE SILENCES DES AGNEAUX 272,7 millions et DRAGON ROUGE totalisera 209,4 millions de billets verts. Cette fois, la saga est belle et bien finie, même si Mads Mikkelsen incarnera avec succès le personnage dans la série HANNIBAL.

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