Rosemary’s baby, un film aux confins du cauchemar

Roman Polanski dans ce qui constitue peut-être le meilleur film de sa carrière. En tout cas l’un des sommets incontournables de sa filmographie. ROSEMARY’S BABY est un film d’angoisse suprême, suggérant plus qu’il ne montre, instaurant une tension de tous les instants.

Un film troublant

Un jeune couple, Guy et Rosemary Woodhouse, emménage dans un vieil appartement de Manhattan. Celui-ci est connu par ses troubles passés où la magie noire y aurait été pratiquée. Des événements étranges se produisent, mettant la jeune femme mal à l’aise. Notamment des voisins de plus en plus envahissants et un entourage trop proche du couple.

La grande trouvaille du film de Polanski est de ne jamais monter le bébé mis au monde par Rosemary. La suggestion est le maître-mot du film avec son histoire insidieuse et ce mal qui se propage de minutes

en minutes. Encore aujourd’hui, et malgré ses 56 ans au compteur, ROSEMARY’S BABY est un long-métrage dérangeant, anxiogène. Cela vient du fait même que Polanski a toujours eu un penchant certain pour le pervers et le macabre, l’absurde et l’humour noir. Ces registres, il les développe avec REPULSION (1965) et CUL-DE-SAC (1966) où il applique sa recettes, met en scène des personnages aux névroses bien réelles. Son cinéma prend plusieurs chemins, aux confins du cauchemar, de la folie et de la réalité. Ainsi, ROSEMARY’S BABY sème le doute : et si il ne s’agissait que d’un cauchemar lié aux frustrations de l’héroïne ?

Quoiqu’il en soit, cette histoire démoniaque est en avance sur son temps, préfigurant la psychose de sorcellerie qui allait s’emparer de l’Amérique dans les années 70, naissance d’une nouvelle forme de films d’horreur, mais également de sectes en tous genres qui allaient profondément touché Polanski (sa femme fut assassinée par celle de Charles Manson). Dans le rôle principal, Mia Farrow livre une composition époustouflante dans un rôle complexe où il aurait été facile de tomber dans le surjeu. Les autres membres du casting ne sont pas en reste, que ce soit John Cassavetes en mari troublant ou Ruth Gordon qui a fait forte impression dans la peau de Minnie Castavet. Elle obtiendra d’ailleurs l’oscar de la meilleure actrice dans second rôle.

ROSEMARY’S BABY est une oeuvre incontournable pour quiconque désire mettre en scène un film d’horreur où la suggestion prime sur l’évidence. Son ambiance hors normes participe à une aura jamais démentie et toujours aussi prégnante.

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