Ronin, Jean Reno et Robert de Niro en mercenaires

Si son nom est un peu oublié, il ne faudrait pas négliger la solide carrière du réalisateur John Frankenheimer qui a réalisé 27 films pour le cinéma tout en travaillant activement à la télévision. RONIN sera l’un de ses derniers longs-métrages dans lequel il aura la chance de réunir un gros casting.

Cinq hommes et une femme qui ne se connaissent pas se rencontrent dans un entrepôt de la banlieue

parisienne. Ces hommes de l’ombre sont d’anciens soldats de la guerre froide qui survivent en louant discrètement leurs services à des commanditaires anonymes. La jeune Irlandaise qui les a réunis manque d’expérience. Leur mission est d’affronter une équipe adverse, solidement armée d’une douzaine d’hommes pour lui arracher une précieuse mallette dont ils ignorent le contenu. Une chose est claire : tous devront tuer pour mener à bien leur mission, certains y laisseront leur peau. Voilà bien un pitch simple et limpide, prétexte à quelques séquences d’action musclées. Devant la caméra, RONIN réunit Robert de Niro et Jean Reno, deux comédiens parmi les plus imposants de leur époque. Autour d’eux gravitent Sean Bean (qui allait bientôt être célèbre grâce au SEIGNEUR DES ANNEAUX), l’immense Michael Lonsdale (LES VESTIGES DU JOUR), Stellan Skarsgard (A LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE) et Nastascha McElhone (THE TRUMAN SHOW).

En grand amateur d’action, Frankenheimer désire tourner ses séquences en direct, sans trucages. Il interdit même à ses opérateurs de tricher sur la vitesse des caméras. Il faut dire qu’il avait déjà tenté l’expérience sur FRENCH CONNECTION 2, désirant filmer la plus grande course-poursuite en milieu urbain de tous les temps. Il récidive ici avec des outils bien plus perfectionnés en 1998. Ainsi, des pilotes professionnels tels que Jean-Pierre Jarier (l’un des grands pilotes français de F1) ont été engagés pour la scène se déroulant sur le boulevard périphérique où ils roulent à plus de 160km/h dans le Tunnel des Halles et à contresens ! Un sacré exploit qui témoigne d’une grande maîtrise. La scène en question est impressionnante à l’écran et témoigne d’un élément important qui manque aujourd’hui énormément au cinéma d’action : l’authenticité.

Produit pour 70 millions de dollars (dont 14 millions versés à Robert de Niro), RONIN est entièrement tourné en France et sera alors le long-métrage le plus cher jamais mis en scène dans l’Hexagone. Il est étrange que ce film ne se soit pas imposé au fil des années, tant celui-ci s’avère efficient. La forme est maîtrisée tandis que le fond, même s’il ne révolutionne rien, reste efficace. RONIN est l’exemple même du divertissement qu’il est possible de réaliser avec quelques bonnes idées et du savoir-faire, sans forcément épater la galerie avec des effets spéciaux dantesques.

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