À l’instar d’un certain Leonardo DiCaprio, Brad Pitt n’a jamais eu besoin de venir cachetonner dans un blockbuster grand public pour poursuivre sa carrière. S’il y a bien la trilogie OCEAN’S, Pitt n’a jamais eu SA franchise à lui, ce que WORLD WAR Z était en capacité de lui offrir. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu…
Adapté du génial roman éponyme écrit par Max L.Brooks, WORLD WAR Z nous plonge donc en pleine apocalypse zombie sans véritable introduction. Un parti-pris plutôt efficace et qui a l’avantage de nous placer directement dans le feu de l’action. Les ambitions sont là et plus 200 millions de dollars sont investis dans un blockbuster assez risqué sur le papier. Pitt, par le biais de sa société PLAN B, participe à la production du film suite à une bataille aux enchères redoutable. Le réalisateur Marc Forster est choisi pour mettre en scène le film. S’il fut l’auteur d’un des JAMES BOND les moins appreciés de l’ère Daniel Craig (QUANTUM OF SOLACE), il s’est fait connaître grâce au film À L’OMBRE DE LA HAINE (qui valut un oscar à Halle Berry), tout en s’attirant de beaux succès publics et critiques avec NERVERLAND et LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL.
Malheureusement, ce projet va rapidement connaître des soucis. Les réécritures successives du script posent problème, tandis que les scénaristes se succèdent : Matthew Michael Carnahan, Joseph Michael Straczynski, Damon Lindelof et Drew Goddard. Tous se heurtent à l’angle choisi pour aborder ce film : véritable adaptation du roman ou prise de liberté volontaire ? WORD WAR Z ne choisira jamais vraiment l’une des deux options et devient alors un collage maladroit d’un bouquin difficilement adaptable. Si les tensions s’accumulent entre Brad Pitt et le cinéaste sur le tournage, le film parviendra tout de même à sortir dans les salles en juillet 2013 pour devenir le plus gros succès de la carrière du comédien dans les salles. Avec 539,9 millions de dollars de recettes mondiales, WORLD WAR Z fait face aux critiques en rassemblant les spectateurs.
Loin d’être un film horrifique, on a le droit ici à un blockbuster rempli d’action qui ne s’arrête pas une seule seconde. Loin d’être le nanar vendu, WORLD WAR Z possède de solides qualités et quelques séquences détonnantes (avec une mention spéciale au passage à Jérusalem). Brad Pitt, comme souvent, assure, même si son personnage se transforme rapidement en survivant haut de gamme qui se trouve toujours au bon endroit et au bon moment. C’est peut-être là qu’une adaptation littérale pose problème : en voulant suivre la structure du roman (découpée en plusieurs petites histoires à travers le globe), le film perd en crédibilité. De plus, le dernier tiers est un peu expédié, ce qui n’entache toutefois pas le plaisir pris devant ce divertissement qui attend toujours une suite depuis neuf ans…
De son côté, Brad Pitt retrouvera des proportions plus intimistes avec ses deux futurs projets en produisant et tournant l’excellent 12 YEARS A SLAVE puis en retrouvant Ridley Scott pour le déroutant CARTEL.
