Daylight, Sylvester Stallone au bout du tunnel

Après JUDGE DREDD et ASSASSINS, Sylvester Stallone s’engage pour un film catastrophe nommé DAYLIGHT, réalisé par Rob Cohen et produit par UNIVERSAL PICTURES pour la modique somme de 80 millions de dollars.

Classique et efficace

Le pitch est simple, limpide : Le tunnel Holland relie l’île de Manhattan au New Jersey. En cette fin d’après-midi, des centaines de véhicules s’y pressent. Des malfaiteurs ayant braqué une bijouterie volent une voiture pour échapper à la police. Dans leur fuite, ils percutent un camion transportant des produits toxiques hautement inflammables. Le feu se propage à grande vitesse, détruisant tout sur son passage, provoquant l’éboulement de blocs de béton et autres dégâts à différents endroits du tunnel. Les survivants, menacés de noyade, d’hypothermie et d’étouffement, se tournent alors vers l’ancien chef des services médicaux d’urgence de la ville de New York Kit Latura (Stallone) qui, devenu chauffeur de taxi, se trouve sur place.

Certes, le long-métrage réalisé par Rob Cohen n’est probablement pas le meilleur de la carrière de Sly. Cependant, DAYLIGHT reste un spectacle attrayant qui se suit toujours avec plaisir. On lui pardonne ses défauts, à l’instar de ces personnages souvent agaçants qui plombent littéralement quelques séquences. Malgré tout, on peut voir ça différemment et se dire que le casting réunissait plusieurs personnes d’ethnies différentes, à la psychologie opposée. Autant de parcours contraires qui aboutissent à cette forme de melting pot qui parasite régulièrement l’écran. D’autant que le jeu d’acteurs laisse parfois à désirer…

Une série B devenue culte au fil des années

Mais pour tous les amateurs de séries B et de films catastrophe, DAYLIGHT reste une référence. D’abord parce qu’il contient tous les ingrédients du genre : ces personnages un peu stéréotypés qui représentent plus ou moins l’ensemble de la société, ce lieu fixe transformé en piège ou encore cette ouverture plutôt optimiste où les individualités se sont reconnecté avec eux-mêmes. Ensuite, parce que les scènes d’action restent impressionnantes (l’explosion du tunnel vaut toujours le détour) et enfin parce que le récit conserve quelques morceaux de suspense bien construits. Il faut aussi souligner que Viggo Mortensen fait partie du casting dans la peau d’un personnage totalement antipathique !

Rob Cohen était un bon metteur en scène de films de commande dans les années 90-2000. Il s’est fait connaître grâce au film DRAGON, L’HISTOIRE DE BRUCE LEE en 1993 avant DAYLIGHT en 1996. J’avais beaucoup apprécié son COEUR DE DRAGON, une aventure de fantasy désormais culte. Ensuite, il a tout de même initié la franchise xXx avec Vin Diesel, mais également… FAST AND FURIOUS. C’est bien lui qui a lancé l’une des sagas les plus lucratives des années 2000-2010. Récemment, il a réalisé l’anecdotique HURRICANE, un film-catastrophe centré sur les tornades. Il faisait partie de ces cinéastes qui pouvaient encore s’exprimer sur des films à gros budgets, sans besoins

impératifs de lancer des univers. Ils créaient, à leur échelle, des productions s’inscrivant dans des genres bien normés, mais où une forme de liberté créatrice pouvait tout de même s’exprimait.

D’ailleurs, DAYLIGHT ne fut pas le carton attendu. Il amassa 159,2 millions de dollars de recettes mondiales pour 80 millions de budget. Un score assez faible pour un film porté par Sylvester Stallone qui, au passage, fut nominé aux Razzie Awards pour son interprétation. C’est d’ailleurs une période un peu délicate pour la star qui sort du flop de ASSASSINS et qui s’apprête à entamer les années 2000 avec un enchaînement de flops : DRIVEN (54 millions de recettes pour 72 millions de budget), COMPTE À REBOURS MORTEL (le pire échec de sa carrière avec seulement 6 millions de dollars de recettes pour 55 millions !) puis MAFIA LOVE (sortie restreinte en 2002).

Laisser un commentaire