The Tree of Life, Brad Pitt plonge dans l’univers atypique de Terrence Malick

Onze ans après sa sortie, il est toujours aussi difficile de résumer THE TREE OF LIFE. Chef-d’oeuvre absolu pour certains, film repoussant et prétentieux pour d’autres, il est en tout cas difficile de rester indifférent devant un tel déferlement d’images et de sons.

Brad Pitt s’est tout d’abord retrouvé dans l’aventure en tant que producteur avant de découvrir le script écrit par Malick lui-même. Ce dernier a l’idée de faire une grande épopée qui questionne l’origine du monde ainsi que la naissance de l’humanité. Il porte ce projet depuis les années 70 et le murit dans son esprit durant plusieurs décennies. Il sait qu’il devra faire appel à des effets spéciaux complexes pour mettre en scène ses idées. Avec l’aide de l’immense Douglas Trumbull (l’homme derrière les effets spéciaux de 2001 et BLADE RUNNER, mais également expérimentateur de génie), il parvient à trouver un équilibre visuel et une précision qu’il attendait depuis un long moment suite à de nombreuses expériences tentées.

Par le biais de sa boîte de production, PLAN B, Pitt s’active en faveur du projet, soutenu par la 20th century Fox. Au final, un solide budget de 32 millions de dollars est soldé tandis que l’acteur de INGLORIOUS BASTERDS s’engage même au casting, se sentant totalement en phase avec le rôle du père (plus dans sa représentation et dans le lien avec son propre père plutôt que lui-même). Forcément, le financement se simplifie avec une telle tête d’affiche. Jessica Chastain et Sean Penn complètent le casting tandis que tout ce beau monde fera les belles heures du festival de Cannes 2011. THE TREE OF LIFE remportera la Palme d’Or et offrira un retour en grâce à Malick qui avait disparu des radars depuis six années (son dernier film en date était LE NOUVEAU MONDE en 2005).

En une poignée de plans, Brad Pitt parvient à donner du poids à son personnage, un père autoritaire et individualiste, plus intéressé par sa personne que par les obligations familiales. Il cache aussi sa blessure

intérieure, celle de ne pas avoir réussi à devenir un grand pianiste. Son influence est grande sur le récit puisque son emprise sur sa famille aura des répercussions sur le futur de tous, y compris son fils Jack (Penn) qui a recherché longuement l’estime de son paternel. C’est aussi ici que l’acteur développe davantage son intériorité, une facette de son jeu qui s’accentuera encore au fil du temps, notamment sur son film suivant LE STRATEGE. Quant à THE TREE OF LIFE, il marquera le renouveau de Malick, le cinéaste se mettant à réaliser plus vite que son ombre : cinq films en sept ans ! Pour un résultat que l’on qualifiera gentiment d’inégal…

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