Bonnie and Clyde, le couple vagabond d’Arthur Penn

Le film BONNIE AND CLYDE représente à lui seul un emblème du cinéma américain qui se libéralise en 1967. Il y joue un rôle d’élément détonateur, porté par un duo Faye Dunaway – Warren Beatty absolument inoubliable.

Un célèbre couple

Nous sommes au Sud-Ouest des Etats-Unis, au début des années 1930. Un jeune truand, Clyde Barrow (Beatty), fait la connaissance d’une fille délurée et impulsive, Bonnie Parker (Dunaway), alors qu’il tente de voler une voiture. Elle va alors s’associer à lui pour ses larcins qui deviendront bientôt de sanglants hold-up. Un mécanicien un peu demeuré (excellent Michale J.Pollard) et Buck Barrow (Gene Hackman dans son premier rôle important), frère de Clyde, participent à ces équipées sauvages. Le gang devient alors vite célèbre.

Arthur Penn reste l’un des cinéastes américains les plus doués de sa génération, passé par l’Actor’s Studio et les séries télévisées de la NBC. Il était sensible aux effets de la violence ordinaire. L’exécution du meurtrier présumé de Kennedy, Lee Harvey Oswald, lui inspira d’ailleurs une scène du film de son formidable LA POURSUITE IMPITOYABLE. Il entend passer au crible les formes d’instinct de mort qui, selon lui, gouvernent notre époque, avec le secours de la psychanalyse et de la sociologie.

Un scénario d’une grande précision

Dans BONNIE AND CLYDE, le cinéaste ne se contente pas d’accumuler les morceaux de bravoure, mais brosse un tableau particulièrement pertinent de l’Amérique de la Dépression, jouant avec habileté sur les ruptures de ton, des dialogues percutants ainsi que des digressions cocasses ou pathétiques. L’équilibre de

l’ensemble est stupéfiant et transmet le climat d’une époque où la comédie la plus folle peut côtoyer le sordide. Pour la petite histoire, Arthur Penn s’intéressa à ce couple historique après que le sujet eut été proposé à François Truffaut et Jean-Luc Godard. Sûr que le film n’aurait pas été le même…

À sa sortie, BONNIE AND CLYDE défraie la chronique et devient un véritable carton avec 57 millions de dollars récoltés aux USA (pour seulement 2 millions de budget). Un véritable phénomène qui perdure encore aujourd’hui tant cette image du couple voleur est profondément ancrée dans l’imaginaire collectif.

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