La plage, une épreuve personnelle et professionnelle pour Leo

Après le carton de TITANIC et la sortie heureuse dans la foulée de L’HOMME AU MASQUE DE FER, Leonardo DiCaprio subit le revers de la médaille. Son quotidien bascule dans une folie dont il a bien du mal à s’extirper. Le système l’avale et lui-même ne parvient pas à surnager, enchaînant les fêtes, les scandales et ses propres dérives comportementales. Sera-t-il, comme tant d’autres, une star éphémère qui s’apprête à sombrer dans l’enfer de la célébrité ? 

En quête d’aventures

Après deux ans d’absence, son retour se fera chez Danny Boyle, réalisateur auréolé du succès de TRAINSPOTTING à l’époque. Alors qu’une nouvelle révélation sur sa vie privée (et sexuelle) fait les

gros titres de la presse à scandale, Leo se trouve en Thaïlande pour le tournage du bien nommé LA PLAGE, adaptation du roman éponyme écrit par Alex Garland en 1996. Une oeuvre devenue incontournable pour les routards occidentaux qui voyageaient à travers l’Extrême-Orient à la recherche d’un paradis sauvage. DiCaprio touchera la modique somme de 20 millions de dollars pour le rôle de Richard, un jeune homme qui part donc en Thaïlande en quête d’aventures. Une polémique éclata néanmoins dès le départ de la production. En effet, on apprit qu’Ewan McGregor fut exclu du projet sans ménagement. A l’époque, dans une interview pour le Times, l’acteur rompt le silence : « On ne trahit pas ses amis comme ça. Ils m’ont laissé croire que je jouerais le personnage dans LA PLAGE. On est allés jusqu’à établir un calendrier et prendre des rendez-vous. Pendant tout le temps qui a suivi, ils m’ont gardé sous le coude, juste au cas où Leonardo se désisterait, c’est lamentable !« .

Les producteurs étaient en effet frileux à l’idée de voir DiCaprio se désister. Il faut dire que c’était un sacré risque à l’époque, revenir dans un film sombre après le carton de TITANIC n’était pas le choix le plus évident qui s’ouvrait à lui. Mais bien conscient du grand écart qui s’annonce, l’acteur affirme son envie de travailler avec Danny Boyle tout en se passionnant pour son personnage. « Richard est l’un des personnages les plus complexes que j’ai eu à interpréter. Il porte en lui des traits de caractères propres, selon moi, à la génération actuelle, notamment une certaine incapacité à ressentir des émotions, à vivre des expériences dans le monde réel, en raison d’une immersion dès l’enfance dans le monde virtuel. Je m’identifie à cela.« .

Tournage en pleine nature

Pour restituer le décor idyllique du roman, l’équipe de production s’est installée

à Maya Bay, sur l’île tropicale de Koh Phi Phi Leh, au large des côtes thaïlandaises. Malheureusement, Danny Boyle, qui doit faire face à la colère de McGregor, subit également les affres d’un tournage difficile. À peine arrivée sur les lieux, la production doit faire face à des manifestations visant à interrompre le tournage. Les écologistes affirmèrent que l’écosytème fragile de Maya Beach serait, à terme, détruit par les cocotiers que l’on projetait de planter et par la création de dunes artificielles. Au terme de longues négociations, le feu vert fut finalement accordé pour le tournage sous réserve que la production s’engage à réparer tous les dégâts causés à l’environnement. C’est aussi ici que naît le combat de DiCaprio pour la protection de la nature. Même si sa passion fut déjà présente en lui, être présent sur cette île durant plus de quatre mois lui fit changer certaines de ses valeurs. « Il m’est apparu que l’homme endommage tous les endroits où il va. Ce qui fut un paradis ne dure jamais longtemps. » D’autant que les problèmes ne se sont pas arrêtés à une manifestation : il y eut, en vrac, des vagues de trois mètres qui firent chavirer les bateaux utilisés pour le tournage, des brûlures de méduses, un temps capricieux et également quelques tensions entre membres de l’équipe, exténués d’un tournage qui s’éternise. 

A sa sortie en février 2000, LA PLAGE reçoit des critiques mitigées. De nombreux spectateurs seront également insatisfaits du retour tant attendu de Leo devant la caméra. Ce dernier fut déçu et déclara à l’époque : « Je ne pense pas que le gens lui aient vraiment donné une chance, mais je m’attendais de toute façon à ce que n’importe quel film tourné après TITANIC soit scruté à la loupe.« . Le film rapporte tout de même 142,6 millions de dollars de recettes mondiales pour 50 millions de budget. En France, ce sont 2 280 331 tickets qui sont vendus. Un bon score, mais un peu décevant quand on connaît le démarrage impressionnant supérieur au million d’entrées. Pour lancer définitivement la grande carrière qui s’ouvre à lui, Leo va alors faire une rencontre artistique décisive qui le propulsera au rang d’acteur incontournable de son époque. 

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