Sugarland Express, une cavale effrénée pour Steven Spielberg

Le succès de DUEL (qui, rappelons-le, est un projet de téléfilm) avait valut deux offres sérieuses à Steven Spielberg, mais il décida que SUGARLAND EXPRESS serait sont premier long-métrage. Ses premiers pas dans le monde du cinéma serait donc ceux d’une cavale et l’essence même de tout ce qui fera le cinéma su réalisateur.

Trouver une tête d’affiche

Spielberg montra le script à Jennings Lang, un célèbre producteur qui fut rapidement séduit par le projet. Toutefois, il expliqua au cinéaste qu’il ne pouvait donner son accord tant qu’il n’aurait pas trouvé une vedette pour jouer l’un des rôles principaux : celui de la jeune femme déterminée à sauver son enfant du système d’adoption texan et du policier qui dirige les poursuites lancées contre elle et son mari. Zanuck et Brown, désignés pour produire le film chez UNIVERSAL, partageaient cet avis. Ils estimaient néanmoins que le casting de la femme, de loin le meilleur rôle, serait le plus facile.

Spielberg se chargea de choisir l’acteur qui devait interpréter le premier rôle masculin : Jon Voight. Ils déjeunèrent ensemble, mais l’entente fut de courte durée. « C’était un parfait gentleman« , déclarera le

metteur en scène. « Mais il se débina à la fin du déjeuner. Il ne l’avoua jamais, mais je crois qu’il était ennuyé d’avoir affaire à un réalisateur débutant. » Zanuck et Brown lui suggérèrent le nom de Goldie Hawn pour le rôle de la femme. L’actrice avait notamment remporté un oscar pour son rôle dans FLEUR DE CACTUS en 1969. Elle adora le script et signa rapidement. Spielberg fut heureux d’avoir trouvé sa Lou Jean Poplin, un personnage qui lui tenait beaucoup à coeur. Une femme qui a perdu la garde de son bébé suite à l’incarcération de son mari et qui convainc ce dernier de s’évader pour aller récupérer l’enfant. Unique instigatrice de cette mission, elle devient une véritable héroïne populaire. William Atherton se glissa dans la peau du mari, Clovis, et l’excellent Ben Johnson (qui avait lui aussi reçut l’oscar pour son rôle dans LA DERNIERE SEANCE), fut choisi pour camper le rôle du flic.

Des débuts affirmés

L’action de SUGARLAND EXPRESS se résume à une course-poursuite en voitures qui commence en douceur pour aller crescendo jusqu’au paroxysme. À la fin, la moitié de l’Etat du Texas est aux trousses du couple et d’un jeune policier pris en otage. À mesure que le temps passe, l’opinion publique évolue subtilement. Spielberg expliqua.  » C’était une mise en accusation des médias plus qu’autre chose. C’était un cirque sur roues… Et j’aime l’idée qu’aujourd’hui, n’importe lequel d’entre nous puise faire sensation dans les médias en se livrant au plus infime, au plus simple acte névrotique. C’est un peu le sujet du film. ». Jusque-là , les projets du cinéaste avaient eu une distribution restreinte et relevaient plutôt du face-à-face. Cette fois, il avait des centaines de voitures à contrôler et il géra la situation avec une expertise et un flegme impressionnants. Le côté grand spectacle du film fut l’un des facteurs qui séduisirent la critique.

Malgré des avis positifs, le film n’a pas obtenu le succès escompté au box-office. De son côté, Spielberg ne se souciait pas particulièrement des recettes, lui qui était déjà tout heureux d’être promu au rang de réalisateur de films pour le cinéma. Il sera également très fier de collaborer avec celui qui allait façonner une partie de son cinéma : le compositeur John Williams. SUGARLAND EXPRESS est le socle même de toute sa carrière. Spielby dira quelques années plus tard : « C’est le seul film dont je dois honnêtement avouer que si je devais le refaire, je le tournerais d’une manière totalement différente.« .

Le film est actuellement disponible sur la plateforme FILMO.

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