Les compères, comédie délirante pour un retour réussi

Avec plus de sept millions d’entrées, LA CHEVRE fut un immense succès qui profite à un Francis Veber régénéré. En 1983, deux ans après ce carton, le duo Pierre Richard – Gérard Depardieu est reconstitué pour un nouveau film encore plus fou que le précédent.

Tristan (Stéphane Bierry), un jeune homme de 17 ans, a fait une fugue avec sa petite amie. Ensemble ils vont jusqu’à Nice. Devant la passivité de la police locale et de son mari Paul (Michel Aumont) ne faisant pas assez d’efforts pour le retrouver, sa mère Christine (Anny Duperey) décide de faire appel à un ancien amant, un journaliste costaud et téméraire nommé Jean Lucas (Gérard Depardieu) lui faisant croire que Tristan est son fils, mais Jean refuse de rechercher Tristan. Christine se tourne alors vers un autre amant de l’époque, le timide suicidaire François Pignon (Pierre Richard) en lui faisant croire la même chose sur la paternité de Tristan, qui accepte de le chercher et part pour Nice.

Tellement généreux dans sa façon d’enchaîner les gags, LES COMPERES est probablement le film qui représente le mieux la quintessence du style Francis Veber : dialogues qui claquent, humour ravageur, plaisir incommensurable et personnages rigoureusement écrits. Le duo Richard – Depardieu est rodé, ce qui aide forcément le cinéaste à les pousser encore plus loin : alors que le burlesque l’emportait dans LA CHEVRE, c’est ici une comédie plus humaine donc forcément plus proche du spectateur qui domine. Les deux acteurs ont affuté leur jeu et se retrouvent plus complices que jamais. Après l’essai, c’est bien la confirmation que mènent ces deux là, portés par un sens du rythme qui ferait pâlir de nombreux comédiens. Cette science comique mêlée au décalage constant font de ce deuxième opus (d’une trilogie plus thématique qu’épisodique) une réussite à tous les niveaux. Certes, quelques esprits chagrins pointeront du doigt une certaine inégalité concernant les effets comiques, mais c’est bien là l’inévitable revers d’un parti-pris qui ose tout, à chaque instant.

LES COMPERES ne parviendra pas à égaler le score de son prédécesseur au box-office, même s’il réunira tout de même 4 847 229 spectateurs dans les salles. Son aura reste tout de même importante parce qu’il est encore aujourd’hui l’un des films français les plus regardés de tous les temps à la télévision, plus encore que LA CHEVRE. En 1986, l’équipe se retrouvera une ultime fois pour LES FUGITIFS.

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