critique de MORBIUS

MORBIUS a largement été critiqué par la presse et le public (et déjà bien moqué, il faut le dire). Cependant, il faut toujours faire son propre avis sur un film et le rédacteur de L’ANTRE DU CINEPHILE ne se laisse jamais influencer par ce qu’il voit, lit ou entend (et c’est pour ça que vous l’aimez, non ?). Alors au moment de regarder le film, on oublie toute la négativité autour du projet de Daniel Espinosa et on se concentre sur le long-métrage, tous les sens allumés.

Après un premier VENOM imparfait, mais somme toute assez sympathique, sa suite m’a plongé dans

une grande perplexité. LET THERE BE CARNAGE était un film problématique, plombé par un montage catastrophique et un scénario d’un vide abyssale. En lançant son « Spider-Verse », SONY PICTURES a pris tous les ingrédients du Marvel Universe de Kevin Feige sans en comprendre la recette. Parce qu’on peut dire ce qu’on veut du MCU, mais sa mécanique reste souvent impeccable (empêchant dans le même temps toute forme de proposition auteuriste). Ce n’est pas une mauvaise idée d’exploiter les antagonistes de l’homme-araignée (qui sont, pour la plupart, passionnants), mais il faudrait le faire avec un minimum d’ambition artistique. À l’instar des VENOM, MORBIUS cache certainement un film plus sombre et ambiguë sur la nature de son personnage principal. Mais on ne le verra jamais…

Alors, si nul que ça le film de Daniel Espinosa ? Il serait abusif de dire que c’est le pire film estampillé super-héros. Mais au moment d’en parler, on se rend compte qu’il n’y a juste pas grand-chose à dire. Une fois de plus, le montage plombe littéralement l’ensemble du métrage, à tel point qu’on ne sait plus où donner de la tête. On sent les multiples reshoots, les changements de décisions en cours de route (pour renforcer l’action, pour rendre Morbius plus attachant), un script écrit par trop de mains. MORBIUS n’a aucune identité et déploie un récit tellement banal qu’on peut deviner à des kilomètres ce qu’il va se dérouler la scène suivante. En somme, MORBIUS est complètement inconséquent alors qu’il aurait pu être tellement meilleur. Sa première partie est d’ailleurs intéressante, dirigeant ses intentions

sur la possibilité de soigner une maladie incurable, la génétique ou encore les difficultés à devenir un être assoiffé de sang. À ne rien proposer, le film se transforme en objet pop-corn qu’on aurait pu apprécier. Là encore, c’est la douche froide. Les scènes d’action sont illisibles (un phénomène qui se répand de plus en plus dans le blockbuster moderne) tandis que la photographie s’avère trop sombre (à l’instar de VENOM). On est loin des parfaits contrastes de Greig Fraser sur THE BATMAN. Ici, ce serait plutôt une mise en évidence d’un ensemble brouillon.

Comme VENOM (décidément, on a l’impression que c’est un pur décalque), MORBIUS gagne des points sur sa durée limitée (qui nous évite l’ennui) et… l’interprétation de son acteur principal ! Je vous vois déjà rigoler derrière votre écran. Mais je dois bien admettre que l’interprétation outrancière de Tom Hardy est assez drôle à voir et que celle de Jared Leto n’est pas si mauvaise. Alors oui, il est dans le cabotinage (c’est un peu son style, non ?), mais avec un script aussi plombant, je trouve qu’il ne s’en sort pas si mal. On a même l’impression qu’il est le seul à y croire à ce film !

AVIS GLOBAL : Même en essayant de le prendre par le biais du plaisir coupable, MORBIUS n’est décidément pas un film agréable. Sans équilibre narratif et vision artistique, il se perd dans un enchaînement de scènes poussives terriblement banales.

NOTE :

Note : 1.5 sur 5.

MORBIUS 1h48

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

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