Le coin des mal-aimés : Meurs un autre jour

Dans cette nouvelle rubrique, je vais me pencher sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

MEURS UN AUTRE JOUR réalisé par Lee Tamahori

Ça raconte quoi ? Une opération secrète, menée en Corée du Nord par James Bond et deux de ses hommes, est compromise par un traître non identifié. S’ensuit une course-poursuite en hovercraft au cours de laquelle le colonel nord-coréen Moon trouve la mort et son lieutenant, Zao, est grièvement blessé. James Bond est quant à lui capturé et jeté dans une prison militaire.
Après quelques mois de détention, ce dernier est libéré à l’occasion d’un échange de prisonniers organisé par Falco, le directeur de la National Security Agency. Démis de ses fonctions, l’ancien agent secret est décidé à retrouver Zao et à démasquer le traître qui a entraîné sa chute.

Le contexte : MEURS UN AUTRE JOUR est un événement puisque c’est le film qui marque la fin du James Bond de Pierce Brosnan. Nous sommes en 2002 et les trois opus de l’acteur ont enregistré les trois meilleurs scores de toute la saga (si on ne prend pas en compte l’inflation). Si les films sont un peu inégaux, la popularité de l’agent 007 reste intacte. Cet ultime opus, lancé avec une promo de dingue, doit tout casser et fermer avec fracas le chapitre Brosnan.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? À l’instar du récent MOURIR PEUT ATTENDRE avec Daniel Craig, le film réalisé par Lee Tamahori a laissé de nombreux spectateurs dubitatifs. Avec son histoire farfelue et un esprit SF particulièrement déstabilisant, le public a trouvé que la coupe était devenue un peu trop pleine. Les fans ne reconnaissent plus James Bond tandis que le grand public s’attendait à une plus belle fin pour Brosnan. Et la musique du générique signée Madonna ne passe vraiment, mais alors vraiment pas. Aujourd’hui encore, les aficionados le considèrent comme l’un des pires JAMES BOND de la franchise.

Raté ou réhabilité ? Avec son flegme et sa classe naturelle, Pierce Brosnan fut un excellent 007. Malheureusement, il n’a pas eu des scénarios à la hauteur de son talent. Si GOLDENEYE est une belle réussite, DEMAIN NE MEURT JAMAIS et LE MONDE NE SUFFIT PAS souffraient d’un manque de souffle malgré quelques belles séquences d’action. Toutefois, ils possèdent un esprit très typé 90s qu’on assimile facilement à l’ère Brosnan. Difficile de mettre MEURS UN AUTRE JOUR dans le même panier. Pour moi, pas de réhabilitation possible, malgré mes efforts pour le considérer autrement. L’histoire démarre bien, la séquence d’introduction est impressionnante, puis tout s’effondre. Le parti-pris SF est rebutant et l’action manque de punch. On peut évidemment y trouver un plaisir régressif tant la mise en scène part très loin dans l’absurde, mais c’est difficile de prendre le film réellement au sérieux. L’esprit Bond se noie dans le cinéma du début des années 2000 qui enchaîne à outrance les effets numériques sans les maîtriser encore totalement. Bon et puis cette musique de Madonna, c’est vraiment pas possible. C’est même certainement l’une des pires de la franchise.

Laisser un commentaire