Always, la romance fantastique de Steven Spielberg

En tant que réalisateur, Steven Spielberg a rarement connu l’échec. Certains de ses films ont moins bien marché que d’autres, mais il a globalement toujours réussi à combler les dépenses du budget. ALWAYS est probablement l’une de ses oeuvres les moins reconnues aujourd’hui, mais elle ne fut pas pour autant un gros échec au box-office lors de sa sortie en 1990.

Inspiré par Victor Fleming

ALWAYS est une réadaptation du film UN NOMMÉ JOE réalisé en 1943 par Victor Fleming dans lequel un pilote de bombardier meurt en mission et revient sur Terre sous la forme d’une présence invisible. Il sert

ensuite de mentor à un jeune aviateur débutant qui s’éprend de son ancienne maîtresse. Cette histoire parlait assez au romantisme de Spielberg qui décida d’en faire une adaptation contemporaine, transposant le contexte de la Seconde Guerre Mondiale dans l’univers des pompiers volants. Malgré son côté mystique, ce long-métrage est ce qui, dans sa carrière, se rapproche le plus d’une histoire d’amour conventionnelle. ALWAYS exploite en effet le sempiternel cliché du garçon incapable de s’engager envers la fille. Le cinéaste semble lui-même avoir eu du mal à s’engager dans cette romance sentimentale.

Il reconnaît d’ailleurs que ce qui l’a séduit dans l’intrigue n’est pas l’attirance qui existe entre les deux personnages, mais la présence du passé, toujours emplie de nostalgie chez lui. Le réalisateur Penny Marshall lui suggère le changement de contexte (de la guerre aux pompiers volants) tandis que Richard Dreyfuss, Holly Hunter, Brad Johnson et John Goodman intègrent le casting. La grande Audrey Hepburn trouvera ici son dernier rôle en fantôme sage qui sert de guide dans l’au-delà. Le scénario est un peu remanié pour correspondre à la dimension populaire de Richard Dreyfuss à l’époque que l’on ne peut pas recruter pour lui faire jouer une poignée de scènes. Son personnage est donc étoffé.

Une parenthèse désenchantée

Si ALWAYS n’est pas exempt de défauts, c’est une vraie découverte et une accalmie appréciable dans la filmographie de Steven Spielberg. Malheureusement, ce dernier ne parviendra jamais à réellement aimer son film tout comme la critique, très dure à l’époque (il faut qu’elle ne manquait jamais une occasion d’abîmer le Golden Boy d’Hollywood). Spielby déclarera quelques années après. « Certains films ne décollent pas, pour toutes sortes de raisons… Ce fut une bonne expérience pour moi de tourner ALWAYS, car il y était essentiellement question d’émotions humaines. Je ne regrette rien. ». Un résumé de son ressenti qui ne doit pas entacher la découverte de ce petit film finalement assez émouvant sur le temps qui passe et les regrets qui vont avec.

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