Quelque part dans le temps, Christopher Reeve et Jane Seymour dans l’univers de Richard Matheson

Richard Matheson est un auteur reconnu qui fut adapté de nombreuses fois au cinéma. En vrac, on peut citer L’HOMME QUI RETRECIT (1957), JE SUIS UNE LEGENDE (deux fois, en 1964 et 2007), LA MAISON DES DAMNES (1973) ou encore REAL STEEL (2011). Pour la petite histoire, il fut également le scénariste de DUEL, premier film de Steven Spielberg.

Hors du temps

QUELQUE PART DANS LE TEMPS adapte le roman LE JEUNE HOMME, LA MORT et LE TEMPS, l’une de ses oeuvres les moins célèbres. Pourtant, Matheson a toujours pensé que c’était l’un de ses livres les plus aboutis avec AU-DELA DE NOS REVES (également transposé à l’écran en 1998). Réalisé par Jeannot Swarc, QUELQUE PART DANS LE TEMPS a pour thème le voyage dans le temps et influencera énormément d’oeuvres (qu’elles soient littéraires ou cinématographiques) par sa propension à mêler mystère et émotion. Le 19 mai 1972, le soir de la première représentation de sa toute première pièce de théâtre, Richard Collier est abordé en coulisses par une vieille dame qui lui remet une montre de poche et lui dit juste ceci : « Reviens-moi ». Huit ans plus tard, alors qu’il essaie de trouver l’inspiration pour sa nouvelle pièce au Grand Hôtel, il est étrangement captivé par la beauté d’une jeune femme, sur une vieille photographie du musée de l’hôtel. Avec l’aide d’Arthur Biehl, un vieil homme qui travaille à l’hôtel depuis 1910, Richard découvre que cette femme est Elise McKenna, une célèbre actrice des années 1920 qui séjournait dans l’établissement en 1912. En approfondissant ses recherches, il découvre qu’Elise était la vieille dame qui lui avait remis la montre huit ans plus tôt, et qu’elle est morte le soir de leur rencontre.

Des noms prestigieux

Star mondiale grâce à Superman, Christopher Reeve tente une autre aventure avec ce long-métrage qui contraste fortement avec le super-héros estampillé DC COMICS. Il partage ici l’affiche avec celle qui deviendra l’une des grandes vedettes de la télévision avec la série DOCTEUR QUINN, Jane Seymour. À

l’époque, l’aura de Reeve est telle que seule une grosse production peut s’attacher ses services. Le producteur Stephen Deutsch se met en tête de l’engager pour le film, mais le budget est tellement modeste que l’agent du comédien ne lui montrera même pas le scénario ! Trouvant la proposition de salaire trop médiocre pour son client vedette, il ne souhaite pas perdre son temps. Persévérant, Deutsch fera en sorte de glisser le manuscrit en mains propres à Reeve qui s’engagera aussitôt après sa lecture. Il ne se préoccupe pas du salaire et s’attache, au contraire, à plonger tête baissée dans ce rôle pour oublier un peu Superman. Il joue ici le contre-emploi idéal entre l’homme invincible et celui plus fragile, humain. Son interprétation est remarquable tant il parvient à nous toucher par cette forme de candeur qu’il conservera des années durant. Il a ce naturel des très grands, cette humanité qui transpire dans chaque expression. Jane Seymour, de son côté, offre le contrepoint parfait et ils forment tous les deux un très beau duo.

Autre grand nom recruté pour le projet, celui du compositeur John Barry qui est mondialement connu pour son travail sur JAMES BOND, mais également auteur des partitions sublimes de MACADAM COWBOY, LA ROSE ET LA FLECHE ou encore KING KONG. C’est Seymour qui parviendra à atteindre la corde sensible de Barry, l’un de ses amis personnels. Ainsi, touché par l’histoire, il baissera également son salaire habituel pour signer une musique sublime, avec, en fil rouge, la répétition de la dix-huitième variation de la Rhapsodie sur un thème de Paganini signée Sergei Rachmaninoff. Le musicien puisera dans ses propres émotions pour la BO suite au décès de ses parents à quelques mois d’intervalle.

Longtemps oublié, QUELQUE PART DANS LE TEMPS fut remastérisé et réédité en haute définition durant l’année 2016. Voilà un indispensable des années 80 toujours aussi émouvant quarante ans plus tard et qui nous prouve que Christopher Reeve était bien plus que l’acteur d’un seul rôle…

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