Last Action Hero, la fin d’une époque

Arnold Schwarzenegger avouait dans le documentaire qui lui a été consacré sur Netflix que l’échec de LAST ACTION HERO l’avait profondément marqué et qu’il trouvait son échec injuste. Trente ans plus tard, les raisons de son échec sont multiples, mais on peut aussi constater qu’il marquait la fin d’une époque

Nous sommes en juin 1993. John McTiernan, l’un des cinéastes de film d’action les plus prisés d’Hollywood, sort son nouveau blockbuster avec Arnold Schwarzenegger. Un blockbuster à 100 millions de dollars destiné à toute la famille avec un garçon rêveur qui se retrouve plongé à l’intérieur d’un film. Une fable remplie de références méta et délirantes, saupoudrée de séquences d’action tonitruantes. Pourtant, durant ce fameux mois de juin, l’attention du public est ailleurs et le monde du cinéma s’apprête à être bousculé. En ce fameux mois de juin 1993, les dinosaures reprennent vie sous la houlette de Steven Spielberg et engloutissent le box-office avec JURASSIC PARK.

La fin d’une ère

La révolution numérique arrive et exige une remise en question globale du système hollywoodien. Finis les gros bras, ces stars de film d’action invincibles qui représentent tous une certaine idée du mâle alpha. Cette fois, c’est la porte de tous les possibles qui vient d’être ouverte. LAST ACTION HERO est donc un énorme flop, ne rapportant que 137,3 millions de dollars. Les critiques détruisent le film et le public est rebuté par le style. En effet, Ce dernier ne distingue pas très bien les intentions de mise en scène voulues par McTiernan. Ce dernier n’est pas un grand fan de LAST ACTION HERO et son commentaire sur l’édition récente en 4k le confirme. Aujourd’hui, tout a changé. Les références méta sont partout, le post-modernisme est omniprésent. Les calembours de Schwarzy sont désormais cultes. Cette géniale idée d’entrer dans un film également.

McTiernan en chef de file

Comme à son habitude, John McTiernan impressionne lors des scènes d’action (celle sur le toit d’un immeuble est un bijou). Il faut souligner que LAST ACTION HERO reste affolant de maîtrise dynamique, le rythme ne retombant jamais durant plus de deux heures. Il offre également un rôle savoureux à Charles Dance qui interprète un antagoniste éloigné des standards habituels. Une véritable récréation d’où ressort une certaine amertume durant quelques séquences. Sommes-nous maîtres de notre destin ou ce qu’on traverse est-il écrit à l’avance ? Le jeune Danny Madigan observe la prise de conscience d’un homme qui fait ce qu’on lui demande, mais qui aimerait être plus que ça. On pourrait y voir un message adressé au public de la part de Schwarzenegger, lui qui est en train de montrer son désir de comédie entamé avec JUMEAUX cinq ans plus tôt. Se voit-il devenir plus qu’un acteur de film d’action ?

Pourtant, son règne arrive à échéance, tout comme celui de Sylvester Stallone. Les 80s sont derrière et les 90s vont s’ouvrir au numérique et aux univers super-héroïques. La crédibilité des univers fantastiques va dès lors s’accroître considérablement. Désormais culte, LAST ACTION HERO reste un blockbuster dont on ne se lasse pas et qui peut désormais trôner dans notre vidéothèque avec une édition 4k de toute beauté !

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