critique de THOR, LOVE AND THUNDER

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La grande fresque Marvel se poursuit, deux mois après le film de Sam Raimi, DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS. Cette fois, changement de ton avec le nouvel opus de THOR réalisé par Taika Waititi : humour, dérision, presque parodique. Quand l’esprit de RAGNAROK est poussé à son paroxysme, ça donne LOVE AND THUNDER.

Avec sa vingtaine de films au compteur, le Marvel Universe a toujours eu bien du mal avec la dramaturgie. Si quelques films sortent du lot (INFINITY WAR, ENDGAME, BLACK PANTHER, CAPTAIN AMERICA, par exemple), l’humour a toujours été omniprésent. Oui, ça rajoute du fun et nous divertit, mais ça rend également l’ensemble assez vite oubliable. C’est la formule de Kevin Feige et ses sbires. Une formule qui fonctionne extrêmement bien au demeurant alors pourquoi la changer ? Dans le fond, on va voir l’un de ces films en sachant pertinemment où on met les pieds. Pas de malentendu.

Alors LOVE AND THUNDER se retrouve dans une situation paradoxale depuis sa sortie : il est vivement critiqué pour son humour. Une drôle de chose quand on connaît l’appétence du MCU pour son désamorçage en règle de tout aspect dramatique depuis ses débuts. Est-ce un réveil collectif ou simplement un abus d’effets comiques indésirables ? Je pencherai plutôt vers la deuxième option. Effectivement, l’humour provoque ici une forme de gêne quand on voit le potentiel énorme de l’histoire en elle-même. Le réalisateur est connu pour ses dérives et il pousse celles-ci à son maximum. Le

traitement m’avait déjà assez déplu sur RAGNAROK, un opus qui aurait du être tragique et qui fut transformé en grand spectacle délirant. Là où James Gunn parvient à nous faire rire tout en construisant efficacement son histoire avec LES GARDIENS DE LA GALAXIE, Waititi donne tout pour la vanne sans s’occuper du reste. Ainsi, il veut traiter de la maladie de Jane Foster et de la vengeance de Gorr le Boucher avec un second degrés assez déplacé. Sans parler de cette séquence complètement à côté de la plaque lorsque Thor rencontre Zeus, interprété par un Russell Crowe cabotin.

Le personnage de Thor est donc officiellement devenu une parodie. Chris Hemsworth ne joue plus avec aucun sérieux (il est bien obligé de suivre les directives…) et devient un Dieu qui ne possède plus de consistance, tout juste bon à dialoguer avec son marteau ou sa hache. C’est certainement à ce niveau là que c’est difficilement appréciable car ce personnage a énormément de potentiel et il est régulièrement gâché. Finalement, THOR et THOR LE MONDE DES TENEBRES ont au moins eu le mérite de le confronter à quelques enjeux dramatiques… Mais globalement, on a cette impression que personne n’a réellement compris le personnage (même si les frères Russo l’ont plutôt bien géré dans AVENGERS INFINITY WAR).

LOVE AND THUNDER possède tout de même quelques qualités. Tout d’abord, Christian Bale assure, comme on pouvait s’y attendre. À fond dans son rôle, il campe un personnage fascinant qui aurait pu être encore plus terrifiant sans l’humour omniprésent du film. Natalie Portman se démène également en Mighty Thor et a enfin le droit à un peu de consistance. Quelques scènes sont osées visuellement (le Noir et Blanc de la planète de Gorr, sublime) et le long-métrage a du rythme (deux heures, c’est bien). Si on est indulgent, on peut aussi discerner une forme d’émotion dans la relation entre Thor et Jane…

Vous l’aurez bien compris, ce n’est clairement pas le meilleur film du MCU. Mais s’attendait-on réellement à autre chose ? Est-ce que LOVE AND THUNDER suscitait une attente démesurée ? Dans ces conditions, difficile d’être déçu de ce divertissement finalement lambda qui remplit partiellement sa mission.

AVIS GLOBAL : Un film anecdotique à l’humour trop lourd et présent, ce qui a le don d’annuler toute forme de dramaturgie. Quelques bonnes séquences sauvent le tout ainsi que la prestation convaincante de Christian Bale dans la peau de l’antagoniste.

NOTE :

Note : 2.5 sur 5.

THOR, LOVE AND THUNDER – 1h59

Actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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