L’associé du diable, les coulisses d’un film diabolique

L’ASSOCIE DU DIABLE fait partie de ces films qui prennent de la valeur au fil du temps. Aujourd’hui, il est incontournable chez les cinéphiles. 

Peut-être, et d’abord, grâce à son casting. La réunion de Keanu Reeves et Al Pacino est unique. Elle trouve son sommet dans une séquence finale inoubliable où Pacino se déchaîne dans un cabotinage assumé.

L’important choix de casting

A l’origine, c’est Norman Neiderman, l’auteur du roman éponyme, qui vient vendre l’adaptation de son livre chez la WARNER BROS. Il réussit à céder les droits pour une somme importante et une première version du scénario est écrite. Tout va alors très vite. Joel Schumacher, sous contrat avec le studio grâce à ses BATMAN, est approché pour la mise en scène tandis que le choix de l’acteur principal devra se trouver dans une liste restreinte composée Brad Pitt, Edward Norton, Christian Slater et John Cusack. Pour le rôle de John Milton, aucun acteur ne convient et le projet s’abandonne rapidement. Il traine au fond d’un tiroir jusque l’affaire O.J Simpson et sa singulière mise en justice d’un des tribunaux les plus contestés de l’Histoire. 

Taylor Hackford reprend alors le projet et accélère radicalement le rythme. La nouvelle version du script introduit de nouvelles idées et étoffe largement les thématiques de base. Il approche Al Pacino pour qu’il interprète le Diable. L’acteur refuse trois fois le film car il trouve le rôle cliché et pas assez subtil. C’est grâce à une autre version qu’Hackford parviendra à attirer l’un des plus grands acteurs du monde dans son film. Pacino s’engage et bosse son rôle comme il en a l’habitude, avec une précision absolue. Pour l’occasion, il revoit certains classiques comme TOUS LES BIENS DE LA TERRE, magnifique film réalisé en 1941 par William Dieterle où un homme échange son âme contre sept années de bonheur.

Keanu Reeves, le sauveur

Pour le rôle de Kevin Lomax, exit la petite liste de départ. C’est Keanu Reeves qui est choisi, sortant du carton de SPEED, et juste avant d’entrer définitivement dans la pop culture avec MATRIX. L’acteur refuse d’ailleurs SPEED 2 pour tourner dans L’ASSOCIE DU DIABLE. Le problème ? La production ne possède pas assez de budget pour répondre à la demande salariale élevée d’Al Pacino. Mais Reeves est un acteur et un homme unique. Désirant ardemment tourné avec le comédien du PARRAIN, il accepte de baisser son salaire pour permettre à a production de le payer !

Hackford démarre les prises de vues en octobre 1996 et les tensions ne tardent pas à émerger. De gros désaccords surviennent entre le cinéaste et Al Pacino. Ce dernier est même accusé par certains d’arriver en retard sur le plateau pour se faire virer du film ! Pacino, désireux d’expérimenter, va au moins s’entendre sur un point précis avec Hackford : il peut laisser libre cours à quelques instants d’improvisation. 

La post-production est longue. Elle demande quelques effets complexes (comme celui des statues mouvantes) et L’ASSOCIE DU DIABLE d’atterrir le 14 janvier 1998 dans les salles en France. Malgré son casting, le film ne fait pas un carton, réunissant difficilement les 152 millions de dollars de recettes mondiales. C’est sa sortie vidéo qui en fera un phénomène, les VHS s’écoulant comme des petits pains, le film restant plus de 16 semaines numéro 1 des charts ! 

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