Alexandre, la fresque épique d’Oliver Stone

Passionné par l’histoire d’Alexandre Le Grand, le réalisateur Oliver Stone décide d’en faire une fresque épique qui aurait l’ambition de parcourir l’évolution de ce conquérant aux multiples facettes. 

Une reconstitution épique

Nous sommes en 2005 et les films épiques ont le vent en poupe. Relancé par GLADIATOR, le genre a vu cartonner LE DERNIER SAMOURAÏ, TROIE et KINGDOM OF HEAVEN en l’espace de deux ans. Quand Stone lance son projet, la Warner lui laisse libre cours à ses visions et lui octroie un budget de 180 millions ! Le réalisateur se met alors au travail et voit déjà Tom Cruise endosser le rôle principal. Impossible pour l’acteur, déjà occupé sur plusieurs projets. Même chose pour Heath Ledger. Ce sera finalement Colin Farrell à la tête d’un film qui possède une ambition démesurée : 1 500 figurants pouvaient être présents pour certaines séquences, 12 000 pièces d’armement furent crées, 2 000 boucliers, 2 000 glaives, 750 arcs. Deux entrepôts industriels de Marrakech furent convertis en gigantesques ateliers accueillant tous les corps de métier !

En terme de grand spectacle, ALEXANDRE est assurément un film grandiose. Ses coulisses recèlent également de savoureuses anecdotes comme la prise de poids importante (25 kg) de Val Kilmer incarnant le Roi Philippe de Macédoine ou encore la réputation de fêtard de Colin Farrell (qui aurait lassé sa partenaire Angelina Jolie par son insistance). L’acteur s’est en effet blessé à son… hôtel ! Malgré tout, il se fera poser un plâtre pour continuer à tourner rapidement. Autre aléas, la météo. Tourné dans le désert marocain, les prises de vues ont été assaillies d’une gigantesque tempête de sable. Ce jour là, l’équipe s’apprêtait à mettre en boîte une grande séquence de bataille lorsque les températures ont soudainement chuté. Le vent s’est levé, emportant le sable avec lui. Tout le monde s’est dit que ce serait terminé et qu’il fallait retourner à l’abri, mais pas Stone. Il a décidé de montrer Alexandre parcourir les cadavres après la bataille avec cette tempête en arrière-plan !

Des critiques dures

Des conditions particulières pour un film lui aussi particulier. Fortement critiqué à sa sortie, ALEXANDRE doit forcément subir la foudre des historiens qui remarquent de nombreuses incohérences et raccourcis, mais également celle des spectateurs qui restent perturbés par les élans dramaturgiques de Stone. Enfin, la critique le fustige, voyant en ce combat conquérant l’allégorie héroïque de la gouvernance menée par Bush. Résultat, à sa sortie en janvier 2005 (novembre pour les Etats-Unis), le film est un échec cuisant, ne rapportant que 167 millions de dollars de recettes ! 

Dépité de cet échec, Stone décide de monter trois autres versions dont une version ultime qu’il est impératif de visionner pour tirer toute la puissance évocatrice du long-métrage. Les différences avec

la version cinéma sont nombreuses. Aujourd’hui, ALEXANDRE est bien mieux apprécié qu’à sa sortie surtout grâce à cette nouvelle version ultime qui s’étale sur plus de 3h30. Vous pouvez d’ailleurs vous procurer celle-ci avec la superbe édition éditée par Pathé. 

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