The Dark Knight, une trilogie au coeur des ténèbres

En 2005, alors qu’il avait marqué un grand coup dans le monde du cinéma avec le destructuré MEMENTO, Christopher Nolan décide de faire revivre Batman, un héros de l’écurie DC COMICS bien malmené par Joel Schumacher avec les dernières adaptations. Pourtant, du casting au scénario, en passant par la musique et la réalisation, la trilogie du DARK KNIGHT finira par être l’une des plus importantes de notre temps.

BATMAN BEGINS (2005)

C’est ici que tout commence. Par une chute et cette réplique parfaite « Pourquoi tombons-nous Bruce ? Pour mieux nous relever. ». Christopher Nolan met son sens de la temporalité en évidence et nous place directement durant la formation du milliardaire Bruce Wayne avec une étrange secte menée par Henri Ducard (Liam Neeson). D’une scène à l’autre, Nolan raconte les perturbations psychologiques de son héros, torturé par la perte de ses parents et son désir de vengeance. Il veut nettoyer Gotham de sa criminalité. Le point de départ d’une gigantesque ode à la noirceur et au désespoir, matérialisée par un héros qui se place au-dessus des lois. Rendu souvent peu attachant et relégué au second plan, Bruce Wayne / Batman n’a jamais connu une vraie côte de sympathie auprès des spectateurs. Ici, il se révèle être un personnage terriblement profond, mue par des instincts de violence qu’il ne peut contrôler. Christian Bale apporte beaucoup dans le rôle et nous le rend immédiatement attachant. Certains le trouveront trop sombre, mais c’est l’angle qu’a choisi Nolan pour son arc narratif. Fini les pirouettes ridicules de BATMAN ET ROBIN, il est ici ancré dans une réalité post 11-septembre où la mort et le pouvoir sont deux composantes essentielles. Et dire que c’est le moins bon de la trilogie…

 

THE DARK KNIGHT (2008)

Souvent cité dans les meilleurs films des années 2000, ce deuxième volet n’est rien de moins qu’un chef-d’oeuvre. La richesse absolue du scénario, ses thématiques troublantes, ses personnages incroyables, ses morceaux de bravoure inoubliables (la scène de braquage d’ouverture, la course-

poursuite dans Gotham) et bien évidemment un Joker qui reste encore dans toutes les mémoires. Le Batman est ici dépassé par la sournoiserie de son adversaire, agissant dans l’ombre et terrorisant la ville. Harvey Dent, le nouveau procureur intraitable de Gotham, se retrouve lui aussi exposé par la folie meurtrière du joker. La tension constante du récit est proprement hallucinante, chaque scène contenant son lot de surprises. Bruce Wayne n’est plus que l’ombre de lui-même et ne parvient même pas à sauver sa bien-aimée Rachel dans une scène dramatique terriblement émouvante. Nolan ne fait aucun compromis et exploite le thème de la paranoïa par le biais des attaques terroristes orchestrées par le joker. L’argent et le pouvoir sont les destructeurs de l’humanité, malgré tout surplombés par la folie d’un seul homme, psychopathe et complètement instable. On pourrait le revoir encore et encore, on trouverait toujours des éléments que l’on n’avait pas remarqué. 

THE DARK KNIGHT RISES (2012)

Passée la déception de spectateurs ayant l’espoir fou que ce troisième volet soit meilleur que le deuxième, THE DARK KNIGHT RISES reste, aujourd’hui, un film à la démesure folle. Quasiment trois heures d’un spectacle à couper le souffle, prenant le temps de poser ses personnages et ses enjeux. Nolan n’a jamais été aussi bon dans sa mise en scène, notamment dans les séquences d’action impressionnantes. La bataille finale, réalisée avec des figurants est assez dingue. Bien sûr, les défauts sont encore là, comme ce personnage interprété par Marion Cotillard qui donne moins d’impact au redoutable Bane (impressionnant Tom Hardy) et une fin que l’on aurait aimé moins hâtive. Quoiqu’il en soit, on n’a quasiment plus vu de blockbuster aussi maîtrisé que celui-ci depuis 2012. La musique de Hans Zimmer trouve son apogée ici et Batman / Wayne revient au centre des enjeux avec un héroïsme palpitant. Sans compter les personnages secondaires comme Catwoman et Blake. La trilogie du dark knight s’achève dans une séquence énigmatique et un hommage au Batman qui a donné sa vie pour Gotham. La reconnaissance par le sacrifice. 

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