À chacun sa guerre, Kevin Costner et les traumatismes de la guerre

En 1994, Kevin Costner sort d’une décennie assez extraordinaire où il a enchaîné LES INCORRUPTIBLES, DANSE AVEC LES LOUPS, ROBIN DES BOIS, JFK, BODYGUARD ou encore UN MONDE PARFAIT. Avant d’enchaîner avec son tonitruant (et mégalomane) projet WATERWORLD, il joue pour le réalisateur Jon Avnet dans À CHACUN SA GUERRE, très beau film sur les traumatismes de la guerre où l’on découvre également un tout jeune Elijah Wood.

Nous sommes dans les années 70, au Mississippi. Stephen Simmons (incarné par Costner) revient de la guerre du Vietnam, hanté par ses souvenirs. Il y retrouve sa femme, Lois (Mare Winningham) et ses enfants Stu (Elijah Wood) et Lidla (Lexi Randall) qui avaient appris à vivre sans lui. Le film nous montre comment le père essaie de faire face à cette délicate situation en cherchant un emploi tout en tentant de renouer des liens affectifs avec ses proches, malgré les douloureux souvenirs de guerre qui le hantent encore. En parallèle, ses enfants, encore insouciants, décident de construire une cabane dans un arbre, ce qui ne manquera pas d’attiser la jalousie des autres enfants du voisinage. 

Après son premier film couronné de succès, BEIGNETS DE TOMATES VERTES avec Jessica Tandy et Kathy Bates, le réalisateur Jon Avnet mettait donc en scène ce drame intime qui raconte la guerre sous un jour nouveau tout en la superposant à un autre conflit, celui dans lequel s’oppose des enfants. Grâce au talent de ses interprètes, le cinéaste élève son film par le biais d’une mise en scène discrète et jamais moralisatrice. Certes, certains spectateurs pourraient rester à bonne distance de cette histoire qui baigne dans le romanesque, mais l’aspect émotionnel reste indéniable. 

Resté assez confidentiel, À CHACUN SA GUERRE ne fut pas un grand succès à sa sortie en salles. Aujourd’hui encore, il fait peut-être partie des moins reconnus dans la carrière de Kevin Costner. Mais il n’est jamais trop tard pour le rattraper !

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