Max et les ferrailleurs, le polar psychologique de Claude Sautet

Claude Sautet est, avec Jean-Pierre Melville, l’un des artisans du renouveau du film policier français. Avec MAX ET LES FERRAILLEURS, il signe l’une de ses plus belles oeuvres, grandiose, élégiaque et portée par un duo d’acteurs exceptionnel.

Max (Michel Piccoli) est un officier de police narcissique et obstiné qui n’a qu’une idée : pincer des malfaiteurs en flagrant délit. L’occasion lui en est donnée par son ami Abel (Bernard Fresson), qui vit de menues rapines avec un groupe de zonards de Nanterre.

Max concret alors un plan machiavélique visant à les faire tomber dans un piège. Une prostituée, Lily (Romy Schneider), servira d’appât. A partir de là, difficile d’imaginer où partira le scénario écrit à six mains par Sautet lui-même, mais également Jean-Loup Dabadie et Claude Néron. 

Avec sa vision généreuse et nostalgique, Sautet diffère néanmoins de son acolyte Melville qui préfère plus largement une certaine froideur. La différence se situe dans le point de vue des deux hommes, des prénoms de personnages (plus communs chez Sautet, plus frondeurs chez Melville) jusqu’au rôle déterminant laissé aux femmes. Ici, c’est bien Schneider qui illumine tout l’écran, elle aussi le véritable pivot de l’histoire. La relation entre Schneider et Sautet fait partie des plus savoureuses de l’Histoire du cinéma français, entre respect mutuel, désaccords acerbes et sentiments véritables. Ils sont néanmoins très proches puisque Schneider ira jusqu’à demander au cinéaste de quitter sa femme pour vivre avec elle ! C’est déjà un an plus tôt avec le film LES CHOSES DE LA VIE, que leur relation a démarré. La passion du cinéaste pour son actrice est prégnante et cela se ressent dans sa manière de la filmer. Il la retrouvera pour son chef-d’oeuvre, CESAR ET ROSALIE en 1972.

Polar psychologique, MAX ET LES FERRAILLEURS est baigné d’une belle poésie  qui imprègne ce combat à mort, mis en scène avec une grande maîtrise et parcouru de dialogues percutants qui finissent de faire de ce film un incontournable du cinéma français. 

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