critique de JURASSIC WORLD, LE MONDE D’APRÈS

La saga JURASSIC PARK portera toujours et à jamais la marque de Steven Spielberg ainsi que toute cette formidable équipe qui est parvenue à mettre sur pied l’un des plus grands défis de tous les temps. JURASSIC PARK, en 1993, était une révolution. Depuis cette ouverture somptueuse, les suites se sont cumulées, se cachant toutes dans l’ombre de ses thématiques et de son impact. LE MONDE D’APRÈS était alors une promesse, celle de faire cohabiter définitivement humains et dinosaures. Plus d’île, plus de barrières, plus de parc. Notre monde devait s’adapter à ces créatures.

En ayant cette idée en tête, comment ne pas être terriblement déçu du résultat ? Dans son élan de tout englober pour le grand final, le réalisateur Colin Trevorrow en oublie absolument toutes les promesses faites par l’ambitieux final du précédent volet. La Terre aurait pu être un véritable champ du chaos. Voilà une idée directement reliée aux propos de Ian Malcolm (Jeff Goldblum) dans le premier film. C’est ce que le sous-titre promet tout comme le court-métrage sorti il y a plus d’un an où des campeurs se font attaquer. L’angle choisi par Trevorrow est tout autre : faire revenir Biosyn sur le devant de la scène, cette société génétique semblable à InGen, pour laquelle le fameux Dennis Nedry doit rapporter des échantillons dans le premier JURASSIC PARK. Avec son directeur « 2.0 » et son ambiance proche d’un campus de multinationale américaine, Biosyn cache en vérité des desseins plus noirs comme… la sempiternelle manipulation génétique. Oui, une fois de plus.

La lassitude pointe alors vite le bout de son nez malgré de belles idées à peine exploitées. Je pense notamment au trafic de dinosaures qui circulent dans un marché noir et qui impacte directement la société. Encore une fois, Colin Trevorrow loupe le coche et se contente d’aligner de longues séquences

de dialogues débitées par des acteurs qui n’y croient plus vraiment. Le retour du trio d’origine réanime nos grands souvenirs de cinéphile, mais ne parvient jamais à exister au-delà de sa caution « fan-service ». Pas que Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum soient mauvais (quelques répliques font mouche), mais la magie ne prend plus. Ils sont entourés par une ribambelle de personnages assez inintéressants et invincibles qui contrastent fortement avec leur rôle de « simples humains » dans JURASSIC PARK.

Si les deux premiers JURASSIC WORLD avaient leurs défauts, j’avais apprécié le discours du premier film sur les besoins de repousser constamment les lois naturelles. L’ouverture du parc fut également une bonne idée. Pour FALLEN KINGDOM, la réalisation de J.A Bayona avait changé totalement l’univers de la saga et osait enfin aller plus loin. LE MONDE D’APRES marque clairement une régression. Trevorrow ne parvient toujours pas à donner de l’ampleur dans sa mise en scène, en témoigne cette séquence (teasée à outrance) dans les rues de Malte. Une séquence peu spectaculaire, gâchée par des incrustations malheureuses et un montage maladroit. Heureusement, les dinosaures parviennent toujours à nous offrir notre lot de frissons comme ce climax final jouissif.

Si le tableau que je dépeins semble noir, cet ultime opus n’est pas pour autant la calamité que veut nous faire croire l’opinion populaire. Malgré ses longueurs, le divertissement reste assuré et dynamique. Il y avait matière à faire mieux, mais on dirait bien que l’univers de cette saga pourrait encore se poursuivre si l’on en croit ce final très ouvert…

AVIS GLOBAL : LE MONDE D’APRES n’exploite jamais son postulat de départ et préfère resserrer ses enjeux plutôt que de les étendre. Malgré quelques passages spectaculaires et des dinosaures impressionnants, cet ultime (?) volet est une déception.

NOTE :

Note : 2 sur 5.

JURASSIC WORLD, LE MONDE D’APRES 2h27

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