La couleur de l’argent, Paul Newman et Tom Cruise réunis chez Scorsese

Sorti entre AFTER HOURS et LA DERNIERE TENTATION DU CHRIST, LA COULEUR DE L’ARGENT est ce film qui ne ressort pas forcément de la carrière de Martin Scorsese, mais qui reste mémorable à plus d’un titre. 

De la suite dans les idées

Certes, le film est peut-être l’un des moins traversants du cinéaste. Par traversant, on entend qu’il a un peu de mal à se voir hors de son

contexte contrairement à de nombreux autres films de Scorsese. Typiquement marqué 80s, LA COULEUR DE L’ARGENT est tout de même un vrai plaisir de cinéma. Adapté du roman éponyme écrit par Walter Tevis, c’est également une suite au film de Robert Rossen, L’ARNAQUEUR avec, déjà Paul Newman, sorti en 1961. L’acteur reprend son rôle d’Eddie Felson, l’occasion pour Scorsese d’exploiter sa propre cinéphilie, réunissant alors un duo d’acteurs prestigieux puisque Newman sera associé à Tom Cruise, la star montante qui vient de marquer son temps avec TOP GUN. 

Gloire éphémère

Mené avec une maestria certaine, le film nous brosse le portrait de quatre destins liés : ceux d’Eddie et Vincent, et ceux de leurs campagnes respectives interprétées par Helen Shaver et Marie Elizabeth Mastrantionio. C’est également une histoire de transmission et de dégringolade, de gloire et d’échec, de hauteur et de descente. Un pur paroxysme scorsesien dont les personnages secondaires, campés par les excellents John Turturro et Forest Whitaker, sont présents pour affirmer le propos. Le réalisateur opère également une réflexion sur le jeu et la force de celui-ci quand il s’agrippe à une personne. Le personnage d’Eddie est passionnant, lui qui ne peut s’empêcher de reprendre du service après avoir été l’observateur durant une grande partie du film. Newman y apporte toute sa subtilité et la mise en scène de Scorsese fait le reste, même si le cinéaste pêche un peu côté rythme, quelques longueurs se faisant ressentir au fil du récit.

Avec son budget de 10 millions de dollars, le film est un succès puisqu’il rapporte 52 millions au box-office. Tom Cruise est dans une période où tout lui réussit et offre une autre dimension commerciale au film, d’autant que la présence de Paul Newman est un autre atout non négligeable. 

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