Payback, le film malmené de Brian Helgeland

Voici une histoire toute hollywoodienne de success story qui va se transformer en cauchemar pour Brian Helgeland. Avec son premier film en tant que réalisateur, il va se heurter à un système capable de modifier une oeuvre d’un claquement de doigt.

L’adaptation d’un roman

Le scénario écrit par Helgeland est l’adaptation du roman intitulé COMME UNE FLEUR écrit par Donald E. Westlake en 1963 sous le pseudonyme de Richard Stark. Ce n’est pas la première fois qu’une transposition cinématographique est lancée puisque John Boorman avait déjà réalisé une autre version en 1967 avec Lee Marvin pour le dénommé LE POINT DE NON-RETOUR.

Débutant sa carrière en tant que scénariste, Helgeland écrit FREDDY 4 avant de se pencher sur l’étrange BIENVENUE EN ENFER, ce qui lui ouvrira les portes d’Hollywood. Il travaille ensuite sur ASSASSINS avec Sylvester Stallone, POSTMAN avec Kevin Costner et écrit dès lors le long-métrage qui va définitivement le consacrer : L.A CONFIDENTIAL. Ce thriller réalisé par Curtis Hanson sera une véritable consécration qui mènera Helgeland vers la réalisation. Sur PAYBACK, il arrive donc avec une certaine confiance, poussé par la Warner Bros qui n’hésite pas à lâcher 90 millions de dollars pour le film.

La violence d’un système

Le récit nous présente Porter (Mel Gibson), un petit gangster teigneux fier d’être à son propre compte, qui accepte de faire équipe avec Val Resnick (Gregg Henry), malfrat sans scrupule qui ambitionne d’intégrer l’Organisation. Les deux hommes organisent un hold-up contre la mafia chinoise. L’opération tourne mal, Val s’approprie le magot avec la complicité de Lynn (Deborah Kara Unger) et abat froidement Porter qu’il laisse pour mort. Cinq mois plus tard, Porter refait surface, bien décidé à se venger et à récupérer son du. Il retrouve Resnick, le tue mais se retrouve face à l’Organisation qui veut venger Resnick.

Si le résultat final est loin d’être déshonorable, PAYBACK ne ressemble plus vraiment au projet de Helgeland. Le studio prend

rapidement peur quand il découvre la version du néo-cinéaste qui s’avère sombre et bien plus violente. Face à l’obstination du réalisateur, la décision est prise de le renvoyer pour retourner une bonne partie du film afin de le rendre plus léger. Le scénario est largement réécrit par Terry Hayes (scénariste de MAD MAX 2 et 3) tandis que le chef décorateur John Myhre aurait été choisi pour tourner ces nouvelles scènes. La situation reste assez floue et PAYBACK de partir dans une direction bien opposée à celle voulue par Helgeland. En point d’orgue, cette voix-off explicative est rajoutée durant le métrage pour faciliter la compréhension du public.

Toute cette histoire n’empêchera pas le film de cartonner au box-office avec des recettes s’élevant à 161,3 millions de dollars de recettes. De son côté, Helgeland aura la possibilité d’exposer son Director’s cut dans une réédition événement sortie en 2007. Cette nouvelle version correspondra davantage à sa vision. Mais touché par ces événements, il ne réalisera plus de longs-métrages aussi gros.

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