Le juge et l’assassin, chasse à l’homme entre Philippe Noiret et Michel Galabru

En 1976, le regretté Bertrand Tavernier réalise l’un de ses plus grands films avec LE JUGE ET L’ASSASSIN. C’est une oeuvre tourmentée et malsaine qui provoqua un face à face implacable entre deux géants du cinéma français.

La campagne ardéchoise, en 1893. Un sergent d’infanterie, Joseph Bouvier (Michel Galabru), est révoqué de l’armée à cause de ses excès de violence. Suite à ce renvoi, l’homme s’attaque à sa fiancée et tente de se suicider, en vain. Interné à l’hôpital psychiatrique, il

va en ressortir plus enragé que jamais et parcourir les villages en égorgeant et violant bergers et bergères qui se trouveront sur leur chemin. Non loin de là, le juge de province Rousseau (Philippe Noiret), passionné par l’affaire, prend part à l’investigation et se met à la recherche du criminel. 

Cinéaste des coups de coeur, très marqué par les films américains de série B, mais aussi par le cinéma français qui précède la « Nouvelle Vague », Bertrand Tavernier aimait les imageries violentes, les scénarios rigoureux et les histoires d’hommes qui se perdent eux-mêmes dans leur propre psychologie défaillante. Partant d’un fait divers sordide (l’affaire Joseph Vacher qui fut considéré à l’époque comme l’un des premiers tueurs en série français), le cinéaste est parvenu à peindre le tableau exact de son époque, ce qui n’est pas sans rappeler le travail de Fritz Lang sur son chef-d’oeuvre M, LE MAUDIT. A travers les rapports ambigus qui se nouent entre Rousseau et Bouvier, Tavernier

dessinent les contours d’une société étriquée, réactionnaire, complice de toutes les répressions passées et à venir. 

Mais LE JUGE ET L’ASSASSIN est également un film d’acteurs. Michel Galabru trouve ici son plus grand rôle, l’un des seuls dramatiques, face à un Philippe Noiret, comme toujours, impressionnant. Le scénario les rapproche et les sépare, puis les unit dans la mort et le macabre. Le long-métrage sort le 10 mars 1976 dans les salles françaises et s’approche du million d’entrées. Bertrand Tavernier retrouvera par la suite Michel Piccoli pour l’excellent DES ENFANTS GATES tandis que Philippe Noiret tournera pour Valerio Zurlini dans LE DESERT DES TARTARES. Michel Galabru, lui, sera à l’affiche de cinq films (rien que ça) en 1976 !​

Une réponse à « Le juge et l’assassin, chasse à l’homme entre Philippe Noiret et Michel Galabru »

Laisser un commentaire