The Chaser, le coup de maître de Na Hong-jin

Lorsqu’est diffusé THE CHASER au festival de Cannes 2008, la bombe est déjà désamorcée. Le premier film réalisé par Na Hong-jin, trente-quatre ans à l’époque, est un véritable coup de maître.

Le pitch ? Joong-ho (Yun-seoh Kim), ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu’elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l’homme, persuadé qu’il peut encore sauver Mi-jin (Yeong-hie Seo), la dernière victime du tueur.

Un film coup de poing

THE CHASER a véritablement redonné un nouvel élan au thriller coréen, déclenchant de vives réactions un peu partout dans le monde. Si son intrigue reste simple en apparence, les codes du polar sont bien renversés puisque le tueur est ici rapidement arrêté. L’enjeu qui domine ici est de parvenir à prouver la culpabilité du meurtrier et à retrouver l’endroit où la victime agonise. En parallèle, le film plonge en pleine noirceur, nous montrant la rédemption d’un homme qui ne vaut pas mieux que le tueur en captivité. Yun-seoh Kim lui apporte toute la bestialité nécessaire et crève littéralement l’écran dans cet uppercut qui s’étale sur plus de deux heures.

Le film est parfois traversé d’un second degrés typique du cinéma

coréen. Le burlesque se mêle à la satire, pointant du doigt tout un système corrompu et / ou incompétent. L’énergie que dégage le long-métrage est impressionnante, impulsée par une mise en scène complètement survoltée.

Na Hong-jin poursuivra sa carrière de réalisateur avec l’excellent THE MURDERER et le tentaculaire THE STRANGERS qui aura beaucoup divisé, mais dont la puissance d’évocation et sans pareille.

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