Jurassic Park 3, spectacle assuré pour un scénario laborieux

Le petit aparté introductif vous permettra de situer JURASSIC PARK 3 dans mon degrés de sympathie à son égard. À neuf ans, quand on vous offre la VHS du troisième opus d’une franchise qui vous fascine, vous avez les yeux qui brillent. Pas encore en âge d’analyser correctement un film, j’avais beaucoup apprécié les nombreuses scènes d’action et le retour de Sam Neill en Alan Grant. Evidemment, plus tard, j’ai bien compris que trop de choses n’allaient pas dans ce volet qui laisse la part belle au spectacle tout en plaquant toute vraisemblance et cohérence.

Pourtant, en le revoyant, on se rend bien compte que le long-métrage de Joe Johnston n’est pas désagréable. Sur un scénario franchement piteux, le cinéaste est parvenu à nous offrir quelques séquences impressionnantes avec un nouveau venu qui a défié toutes les lois de la physique animatronique : le spinosaure. Plus allongé que le T-Rex, ce nouveau dinosaure prend de la place et s’impose facilement comme nouvelle vedette de la franchise. Le travail monstre appliqué sur son élaboration se ressent indéniablement à l’écran notamment lors d’un final réussi où les éléments se déchaînent. Le passage dans la volière reste aussi un grand moment dans lequel les ptérodactyles ont enfin leur moment de gloire !

Dans le fond, c’est ainsi qu’il faut prendre ce troisième opus qui marquera la fin de la franchise durant quatorze ans. Les nombreuses incohérences du récit font tâche (Alan ne retournerait pour rien au monde sur l’île, mais se laisse convaincre par un couple venu de nulle part qui lui promet un gros chèque…) et les personnages sont difficilement supportables (ceux de Téa Léoni et William H.Macy en têtes) tandis que certains éléments du scénario semblent très futiles (Billy qui vole les oeufs, c’est quand même pas très malin). Mais il y a bien ici une intention de différer des deux précédents films tout en musclant clairement le jeu côté action. La preuve en est cette durée très courte (1h33) qui plonge

rapidement en plein coeur de son sujet. Le rythme resserré contribue alors largement au plaisir que l’on prend devant les pérégrinations de cette équipée un peu limitée, qui nous placent directement dans la tête du pauvre Alan obligé de subir l’incompétence de ses camarades.

JURASSIC PARK 3 restera l’épisode le moins rentable de la saga. Sorti en plein été 2001, il a amassé 368,7 millions de dollars de recettes mondiales, un score correct (son budget s’élevant à 93 millions), mais loin des deux premiers (JURASSIC PARK avait récolté 914 millions et LE MONDE PERDU, 618 millions). Quatorze ans après, l’univers des dinosaures reprendra vie sous la direction de Colin Trevorrow avec JURASSIC WORLD.

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