Le Monde Perdu, la récréation de Spielberg

Si le titre de cet article s’appelle « la récréation de Spielberg » c’est parce que cette suite de JURASSIC PARK en est véritablement une. Marqué psychologiquement par la dureté de LA LISTE DE SCHINDLER, le cinéaste revient quelques années plus tard en signant cette suite de son hit de 1993.

Dans ce nouvel opus intitulé LE MONDE PERDU, on découvre l’existence d’une seconde île, sorte de « couveuse » où l’on fait éclore les créatures avant de les transporter jusqu’au parc d’attractions du premier film. À l’époque, le réalisateur déclara : « L’une des pires choses avec les suites, ce sont toutes les attentes qui les accompagnent, vous êtes sommé de faire mieux que dans l’épisode précédent. Rien n’est plus angoissant. On ne se surpasse pas, on raconte juste une histoire différente en espérant que le nouveau MacGuffin sera tout aussi captivant. ». LE MONDE PERDU s’éloigne de JURASSIC PARK en termes de générosité et de grand spectacle. Spielberg n’est plus dans la retenue et se lâche totalement dans ce qui représente peut-être la meilleure démonstration de son génie technique.

Ici, nous sommes indiscutablement dans un film où les péripéties s’enchaînent sans interruption. Le

réalisateur n’a rien perdu de son génie pour les séquences d’action haletantes réalisées avec un sens du détail poussé et une merveilleuse inventivité. Simplement, la critique de l’époque croyait qu’après LA LISTE DE SCHINDLER, il avait définitivement « dépassé » ce genre d’enfantillage. Mais Spielberg semble avoir besoin de tourner des films de ce genre juste pour montrer qu’il en est toujours capable. C’est ce qui a toujours fait sa force, tout au long de sa carrière. La séquence du T-Rex à San Diego est une vraie libération spectaculaire. Un passage ardemment désiré par le metteur en scène qui devient rapidement un exemple de l’inventivité de Spielberg : le dinosaure arrache de son support une de ces grosses boules que les stations-service « 76 » utilisent comme enseigne et l’objet dévale la rue en rebondissant joyeusement. Ce qui séduit dans cette brève séquence, c’est son côté gratuit, improvisé. Elle fait juste partie du chaos que la bête sème dans San Diego. Mais ce qui restera le clou du spectacle, c’est forcément cette scène absolument grandiose de la caravane où deux tyrannosaures malmènent une caravane qui tombe du haut d’une falaise.

LE MONDE PERDU est une véritable prouesse technique qui nous entraîne dans une de ces courses-poursuites éminemment divertissantes dont Spielby a le secret. Ses morceaux de bravoure comptent indubitablement parmi les plus habiles qu’il nous ait jamais offerts. Après les dinosaures, il repartira dans une veine plus dramatique avec AMISTAD et le chef-d’oeuvre IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN.

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