Martin Scorsese, le top 10 de sa filmographie

Avec sa carrière riche et exceptionnelle, Martin Scorsese est l’un des plus grands cinéastes de tous les temps. J’ai décidé de classer mes dix films préférés du réalisateur qui en a réalisé 25 en 52 ans de carrière !

10 – MEAN STREETS (1973)

Nous sommes en 1973 et Scorsese réalise là son troisième film, celui par lequel les hostilités cont commencer. Mettant en scène Robert de Niro et Harvey

Keitel, cette histoire de jeunes hommes aspirants à devenir mafieux est toujours aussi percutante des décennies plus tard. On retrouve ici la note d’intention de tout ce que deviendra le cinéma de Scorsese, lui qui sublime New-York comme personne d’autre. C’est parfois un peu long, c’est très bavard, mais MEAN STREETS est une oeuvre culte et indissociable de son auteur. Impossible de ne pas le mettre dans le top. 

9 – LES INFILTRES (2007)

Remake du superbe INFERNAL AFFAIRS, film hongkongais réalisé par Andrew Lau et Alan Mak, LES INFILTRES n’est probablement pas meilleur que le modèle qui l’inspire. Mais l’intensité de la mise en scène combinée à une dynamique d’écriture fabuleuse font de cette histoire l’une des plus mémorables du cinéaste. La B.O est électrisante tandis que l’aspect criminel obsessionnel de ses personnages est admirablement rendu dans des dialogues percutants.   Evidemment, le casting réuni ne peut qu’éblouir : Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Mark Wahlberg, Martin Sheen, Vera Farmiga, Alec Baldwin et Ray Winstone. 

8 – GANGS OF NEW YORK (2000)

Une fresque épique qui offre quelques séquences mémorables. Porté par un casting cinq étoiles (Leonardo DiCaprio, Daniel Day-Lewis, Cameron Diaz), le film est un spectacle de tous les instants qui reconstitue l’Histoire de l’une des plus grandes villes du monde. Scorsese parle d’une page bien plus universelle, évidemment, et s’autorise toute la démesure possible jusqu’une durée déraisonnable. Malgré ses évidentes qualités, GANGS OF NEW-YORK a beaucoup divisé lors de sa sortie en salles, mais il semble aujourd’hui réhabilité à sa juste valeur. 

7 – RAGING BULL (1981)

Retraçant le parcours du boxeur célèbre des 60s, Jake LaMotta, RAGING BULL est un projet mené par Robert de Niro qui propose à son ami Martin Scorsese d’adapter l’autobiographie écrite par le boxeur lui-même. Une merveilleuse idée, tant le film est une puissante incursion dans le milieu de la boxe naturellement portée par l’interprétation en tout point prodigieuse de de Niro qui prit trente kilos pour entrer dans la peau de cet inoubliable champion. Il remporta l’oscar du meilleur acteur l’année suivante. 

6 – SHUTTER ISLAND (2010)

En l’état, le twist final est moins important que le chemin qui nous y mène. D’ailleurs, quel est-il ? Teddy Daniels, le protagoniste interprété par Leonardo DiCaprio est-il vraiment celui qu’il prétend être ? Ou le scénario joue-t-il avec le spectateur ? Ou alors, il est aussi possible de voir cette histoire comme une énigme psychologique. Quoiqu’il en soit, SHUTTER ISLAND est une véritable plongée dans le mental d’un homme brisé par une terrible tragédie. Rigoureusement écrit, le film pêche parfois par excès, mais la maîtrise visuelle

de l’ensemble est stupéfiante. Sans oublier un DiCaprio exceptionnel.

5 – TAXI DRIVER (1976) 

Grand film sur les ravages psychologiques de la Guerre du Vietnam (l’un des premiers aussi), les pérégrinations de Travis dans un New-York des bas-fonds à bord de son taxi sont devenues cultes grâce à l’interprétation immense de Robert de Niro qui incarne toutes les facettes d’un personnage insaisissable et mort à l’intérieur, qui continue de se croire en plein territoire ennemi. Sans compter sur quelques répliques cultes qui ont fait entrer TAXI DRIVER dans la légende du 7ème art. 

4 – LA VALSE DES PANTINS (1983)

L’un des Scorsese les moins reconnus qui reste pourtant, encore aujourd’hui, l’une des charges les plus sévères et satiriques envers le monde du spectacle. En jouant entre la réalité et l’imagination du personnage principal (qui se rêve en star du petit écran), le cinéaste fait preuve d’une ambiguïté étonnante, nous attachant à un personnage obsédé et potentiellement pitoyable. Encore une fois interprété par un De Niro habité, Rupert Pupkin est un homme comme tous les autres, rêvant d’un milieu idéalisé et beaucoup moins reluisant vu de l’intérieur. Une implacable critique de Scorsese envers le système. Le JOKER de Todd Philips, sorti en 2019, lui doit beaucoup. 

3 – LE LOUP DE WALL STREET (2013)

Même dans nos années 2010 il est encore possible de réaliser de tels films. Tout n’a pas été évident, que ce soit le tournage ou l’obtention du budget conséquent (100 millions de dollars). Autre épreuve, la salle de montage où le film atteint les 3 heures. Mais Martin Scorsese tient bon et livre une oeuvre complètement barge et méchante sur la luxure et l’obsession du pouvoir. Gorgé de séquences cultes, mené à un train d’enfer, LE LOUP DE WALL STREET doit aussi beaucoup à Leonardo DiCaprio, parfaitement détestable et admirable dans ce film jusqu’au boutiste. Un vrai bijou.

2 – LES AFFRANCHIS (1992)

Impossible de passer à côté de ce film-somme, gloire éternelle de la filmo du cinéaste. Encore régulièrement cité dans les films préférés du public, LES AFFRANCHIS est un chef-d’oeuvre d’une puissance cinématographique rare, carburant autant aux idées novatrices qu’à l’hommage cinéphile. Ray Liotta incarne le rôle de sa vie, bien aidé par le duo Joe Pesci – Robert De Niro. Tout approche de la perfection et on a beau l’avoir vu mille fois, les défauts sont minimes !

1 – CASINO (1995) 

Impressionnant de virtuosité et d’intelligence, CASINO est, pour l’auteur de ses lignes, le meilleur film de Martin Scorsese. En reprenant ses effets de montage et de narration habituels, le cinéaste nous offre également l’une de ses histoires les plus complexes et personnelles, renforcée par une bande-son extraordinaire et un trio d’acteurs au sommet (De Niro – Joe Pesci – Sharon Stone). Sans aucun doute, l’un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma américain de ces vingts dernière années. Voire de l’Histoire.