True Lies, le défouloir de James Cameron

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Le réalisateur James Cameron ne se déplace jamais pour rien. Sa filmographie est remplie d’innovations techniques et ses longs-métrages marquent régulièrement une avancée technologique indéniable. Au milieu de sa carrière, il y a néanmoins un film qui tranche radicalement avec le reste.

TRUE LIES s’appréhende comme un film d’action « classique » pour Cameron, sans enjeu véritable. Tout commence avec un autre film, français celui-ci : LA TOTALE. Réalisé par Claude Zidi, c’est un beau succès dans l’Hexagone, à tel point que le cinéaste fait circuler une cassette avec des sous-titres anglais lors de sa venue à Los Angeles. Comme dans toutes les belles histoires hollywoodiennes, l’une d’elles arrive sur le bureau du producteur Robert Shriver qui conseille à Arnold Schwarzenegger de le visionner.

L’acteur est en pleine phase de transition où sa demande se porte principalement sur des films plus légers, plus familiaux. Schwarzy apprécie LA TOTALE ! mais le trouve peu rythmé. En tout cas, pas assez pour un superproduction hollywoodienne. Il contacte alors James Cameron qui sort tout juste d’une grosse déception. En effet, sa volonté de transposer SPIDER-MAN à l’écran est avortée. Sans projet immédiat, il écoute celui qu’il a dirigé dans TERMINATOR, mais ne semble pas forcément convaincu. Il visionne tout de même le film de Zidi, tandis que Schwarzenegger le convainc de mettre en scène un spectacle à sa sauce. C’est à dire grandiose et démesuré. Le réalisateur finira par accepter.

Voulant restituer l’esprit du long-métrage original sans le copier, Cameron écrit un scénario plus musclé, modifiant les premier et dernier tiers. Une histoire de plagiat entachera tout de même le projet et concernera autant Cameron que Zidi ! Quoiqu’il en soit, TRUE LIES déménage et fourmille d’idées de mise en scène assez hallucinantes. Les gags, les scènes d’action, les combats et les explosions fusent de partout et témoignent du perfectionnisme habituel du cinéaste, même sur un projet moins « grandiose ». Il déconstruit ici la vision idyllique de la vie conjugale américaine et s’amuse avec tout ce qu’il a à disposition.

Réputé pour ne pas être tendre sur un plateau, le réalisateur exige de ses comédiens qu’il se jette à corps perdu dans ses idées. Jamie Lee Curtis avouera d’ailleurs que TRUE LIES reste le tournage « le

plus intense et physique » de sa carrière. Rien ni personne n’effraie Cameron, pas même Arnold Schwarzenegger avec lequel il s’est déjà pris le bec plusieurs fois sur les deux TERMINATOR. Cette fois, l’acteur quitte le tournage pour une petite balade en compagnie du comédie Tom Arnold, suite à un accident de projecteur auquel il faut changer la lumière. Cependant, le remplacement prend moins de temps que prévu et James Cameron, furieux, les attend. Il explose littéralement, sous le silence absolu de l’ancien bodybuilder. Lorsque Tom Arnold lui demande pourquoi il n’avait pas répondu, Schwarzy répondra : « C’était de ma faute, j’ai merdé. ». Une humilité impressionnante !

Aujourd’hui, TRUE LIES reste un immense plaisir de cinéma. Tout fonctionne avec une limpidité détonnante et aucun temps mort. Sans compter tous ces dialogues percutants qui sont, depuis, devenus cultes. En récoltant 378 millions de dollars de recettes mondiales (ce qui équivaut, aujourd’hui, à 840 millions) reste le quatrième plus gros succès du cinéaste derrière TERMINATOR 2 (519 millions en 1991) et les mastodontes TITANIC (1,8 milliard en 1998, qui, pour le symbole, représenterait 3,752 milliards aujourd’hui !) et AVATAR (2,7 milliards). Une suite a été annoncée il y a de nombreuses années, mais il est bien possible que ce projet reste à jamais dans les cartons…

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