L’incroyable popularité du Marvel Universe a permis une extension particulièrement grandiose du monde super-héroïque où chaque arc narratif se révèle assimilé par des spectateurs en quête de surprise permanente. Amorcé depuis quelques temps, le Multiverse a trouvé une forme d’apogée chez SPIDER-MAN NO WAY HOME qui a, de surcroît, ravi les aficionados par son fan-service proche de la perfection. La suite de DOCTOR STRANGE avait une autre mission : nous montrer les dérives de ces univers parallèles en plongeant un peu plus dans leurs tréfonds.
Avec Sam Raimi à la barre, grandes étaient les attentes en termes de direction artistique et de gestion de l’intrigue. Nous sommes tout de même en présence de celui qui a donné ses plus belles lettres de
noblesse à SPIDER-MAN dans les années 2000. Il est également l’auteur d’EVIL DEAD et trouve son bonheur dans quelques univers macabres auxquels il offre toute sa vision dopée à l’humour noir. Son arrivée au sein du MCU est remarquée, ne serait-ce qu’à l’occasion de ces séquences ténébreuses qui rendent le film plus sombre qu’à l’accoutumée. Certaines visions sont splendides et troublantes tandis que l’action se découpe naturellement. Il y a une vraie belle lisibilité même si les effets numériques sont omniprésents (et, pour le coup, moins surprenants que le précédent volet). Raimi offre une véritable plus-value pour un récit qui se veut plus adulte et plus sombre.
Sans rien dévoiler ici, disons que le scénario n’exploite pas assez l’ampleur du multi-univers. On était en droit de s’attendre à un résultat plus grandiose et encore plus fou. Ne serait-ce que dans son titre, cette suite nous promettait un renversement total et quelques plongées denses dans l’abîmes des univers parallèles. C’est en partie respecté, mais pas totalement. À l’instar d’un dénouement bien trop abrupt qui clôt maladroitement l’histoire narrée. Certains personnages présentés paraissent vite expédiés alors qu’ils méritaient certainement une plus large exposition.
Malgré ces défauts, DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS délivre un bon divertissement qui surprendra probablement le public familial par sa noirceur. Toutefois, il serait peut-être temps de calmer le jeu sur les univers croisés pour revenir à des histoires plus humaines et ainsi éviter une lassitude précipitée des spectateurs. Mais, au vu du calendrier, je n’ai pas trop l’impression que ce sera l’objectif de Marvel Studios…
AVIS GLOBAL : Sam Raimi s’insère dans le Marvel Universe avec un indéniable savoir-faire visuel. Un blockbuster solide qui souffre toutefois d’un manque d’ampleur globale dans son intrigue. On pouvait clairement s’attendre à plus de folie…
NOTE :
DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS 2h06
Actuellement disponible au cinéma.
