Critique de LES ANIMAUX FANTASTIQUES, LES SECRETS DE DUMBLEDORE

Troisième volet de la saga créée par J.K Rowling, LES SECRETS DE DUMBLEDORE avait un objectif clair : renouer avec un certain esprit d’aventures absent du deuxième opus qui plongeait dans une forme de noirceur qui n’a visiblement pas plu au grand public. Dans une franchise qui doit compter cinq épisodes, il faut forcément que le troisième film soit la plaque tournante, celui qui va changer le cours de l’histoire pour nous préparer au final.

ATTENTION. CET ARTICLE CONTIENT QUELQUES SPOILERS.

Après une séquence inaugurale qui confronte Albus Dumbledore (Jude Law) et Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen), on nous présente alors un quilin, une créature magique qui peut lire l’âme des humains ainsi que l’avenir. La femelle est sur le point d’accoucher avec l’aide de Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne). Les sbires de Grindelwald, menés par Croyance (Ezra Miller) débarquent alors pour emprisonner le bébé et l’amener à leur maître qui pourra s’en servir pour bousculer l’ordre établi. En une poignée de minutes, l’exposition place l’ensemble des enjeux et on se prend à rêver d’un récit qui nous mènera vers une ascension terrifiante d’un Grindelwald plus noir que jamais.

Le problème des SECRETS DE DUMBLEDORE reste certainement son envie de tout traiter en évinçant constamment le contexte socio-politique. Rowling a probablement toutes les clés de son univers, mais elle n’a pas la longueur d’un roman pour tout nous exposer. Les raccourcis sont énormes et il n’est pas toujours aisé de savoir ce qu’elle veut nous montrer. Je regrette notamment que la noirceur du propos soit diluée dans une aventure certes agréable, mais qui ne fait pas assez monter la pression. Il y avait tant à dire sur cette époque troublée (les années 30), tant à montrer sur l’affrontement idéologique entre sorciers par rapport au contexte concernant les Moldus… Cette longue séquence à Berlin est intéressante dans ce qu’elle veut nous dire, mais elle paraît exécutée à la va-vite, raccourcie intentionnellement pour incorporer plus d’action.

Pourtant, j’avoue avoir pris du plaisir devant ce troisième opus. Les décors sont toujours aussi fabuleux, la présence plus prononcée de Dumbledore est salvatrice (Jude Law nous livre une prestation de

premier ordre), certaines trouvailles visuelles sont sublimes (la séquence en « miroirs » entre Albus et Croyance) et les personnages restent malgré tout attachants même s’ils n’ont malheureusement pas assez de temps à l’écran pour se sublimer (l’absence de Tina est à ce titre assez incompréhensible). Quant à Mads Mikkelsen, il joue un Grindelwald plus sobre et plus insidieux que l’éxubérant Johnny Depp, ce qui nous offre un contraste assez saisissant. Est-ce meilleur ou non ? Je n’en suis pas sûr, mais il faut néanmoins l’accepter.

Pour finir, on se retrouve avec un dénouement assez étrange. Là où Rowling aurait dû largement appuyer sur la puissance retrouvée de Grindelwald, elle termine son script sur une scène qui résonnerait presque comme un Adieu et une fin d’aventures. Est-ce le studio qui a demandé d’offrir une forme de happy end au cas où il déciderait d’abandonner la fin de la saga ? Les réponses devraient être apportées assez vites…

AVIS GLOBAL : LES SECRETS DE DUMBLEDORE est un solide divertissement, emmené par un casting de premier ordre et magnifié par quelques belles idées visuelles. Mais on pouvait s’attendre à mieux en termes d’intensité dramatique et de dynamique…

NOTE :

Note : 3 sur 5.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES, LES SECRETS DE DUMBLEDORE 2h23

Actuellement disponible dans les salles de cinéma.

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