Mad City, Costa-Gavras face aux dérives des médias

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Quatre ans après la comédie LA PETITE APOCALYPSE, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras reprend sa carrière hollywoodienne avec MAD CITY, réunissant au casting un duo de stars avec Dustin Hoffman et John Travolta.

On suit ici Max Bracknett (Hoffman), un présentateur télé promis à un bel avenir avant qu’il ne s’en prenne à l’antenne à son grand rival, le journaliste vedette Kevin Hollander (Alan Alda). Depuis relégué dans une petite chaîne de télévision locale, il désespère de connaître à nouveau son heure de gloire jusqu’au jour où, au hasard d’un reportage sans intérêt dans un musée, il se retrouve pris en otage par Sam Baily (Travolta) un employé licencié. Sûr de détenir un scoop, il joue les éminences grises pour l’ancien gardien, ne pensant qu’à prendre sa revanche sur Hollander. Il s’improvise donc conseiller en communication du preneur d’otage, et orchestre en coulisse sa médiatisation.

Le scénario écrit par Tom Matthews s’inspire du siège de Waco qui s’est déroulé en 1993 à la résidence du groupe religieux nommé les Davidiens. Un siège qui provoqua la mort de 86 personnes. Un dramatique événement pour lequel les médias, qui n’avaient

aucune source fiable d’information, furent contraints de colporter des rumeurs tout en dramatisant les faits (chose très courante aujourd’hui…). Avec MAD CITY, Costa-Gavras poursuit son travail de dénonciation.

Tout l’enjeu du film réside dans la confrontation entre le personnage de Travolta et ce journaliste compréhensif mais manipulateur incarné par un grand Dustin Hoffman. On a le droit ici à une critique sur le pouvoir démesuré des médias. Celui-ci n’a cessé de croître pour atteindre cet impact qu’on lui connaît aujourd’hui. Mais le cinéaste pointe également du doigt l’inhumanité sociale ainsi que l’horreur économique, offrant à MAD CITY des thématiques très intéressantes sur le fond. Même si l’ensemble manque un peu de rythme, c’est un film à redécouvrir pour la pertinence de son propos. À sa sortie en 1998, il fut injustement boudé.

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