Shutter Island, DiCaprio en pleine torture psychologique

C’est en mars 2008 que commence le tournage de SHUTTER ISLAND, adaptation d’un roman de Dennis Lehane par Martin Scorsese. Une nouvelle fois sous la pression des médias à cause de sa relation avec Bar Rafaeli, Leonardo DiCaprio est heureux de retrouver un plateau de tournage, surtout avec son ami Scorsese. Pour l’occasion, il incarne le marshal Teddy Daniels, chargé d’enquêter sur un sinistre établissement pour criminels aliénés.

Un rôle démesuré

Immédiatement attiré par l’atmosphère qui se dégageait du roman, Scorsese avait alors décidé de l’adapter pour le cinéma. Il y voyait là une référence aux plus grands thrillers psychologiques du cinéma

comme SUEURS FROIDES ou SEVEN. « J’ai toujours aimé ce genre de film, expliqua-t-il. J’aime quand les personnages progressent dans l’intrigue en même temps que les spectateurs. C’est le mystère de tout ça. J’aime voir comment les personnages se comportent. C’est une vision à la fois très riche et très simple de la condition humaine. ». Dans SHUTTER ISLAND, DiCaprio eut le sentiment que sa torture mentale était aussi grande que celle de son personnage. « J’ai été intrigué par ce scénario. C’est un retour aux grands polars du passé. Cette oeuvre appartient au genre du thriller, avec des rebondissements, des retournements de situation et beaucoup de fils narratifs différents. Une fois qu’on a commencé à démêler qui était vraiment cet et ce qu’il a traversé, on se retrouve coincé dans un endroit où aucune échappatoire n’est possible. ».

Le film fut tourné en divers endroits du Massachusetts. Pour rendre les décors aussi authentiques que possible, Scorsese tourna les scènes de l’asile dans le vieux Medfield State Hospital. D’anciens bâtiments industriels situés dans la ville de Taunton servaient de cadre au camp de concentration de Dachau, récurrent dans les flash-backs de Daniel. Pour restituer une scène d’ouragan, le réalisateur déversa eau et vent sur ses acteurs. Une situation que connaît très bien Leo, mais qui l’a tout de même éreinté. « C’était assez intense ! Ce tournage fut l’un des plus intenses de ma carrière. Plonger dans l’âme de cet homme m’a conduit dans des abîmes que je ne pensais pas pouvoir atteindre. Nous avons tourné dans un ancien hôpital psychiatrique, sur une île, et chaque jour, nous étions cernés par la maladie mentale. ».

Une sortie mouvementée

La sortie du film fut assez compliquée, mais aussi frustrante pour l’acteur et son réalisateur. En effet, la Paramount décida au dernier moment de décaler la sortie du film de octobre 2009 à février 2010, ce qui le privait d’une éventuelle nomination aux Oscars. Avec son budget de 80 millions de dollars, le PDG de la Paramount, Brad Grey, n’était pas assuré de rentrer dans ses frais. Il dut alors s’expliquer publiquement. « Comme dans tous métiers, nous devons rendre des arbitrages parfois difficiles, en gardant à l’esprit l’intérêt collectif du studio. Il nous semble par ailleurs que ce changement de date constitue la meilleure décision pour le film lui-même. ».

L’Histoire lui donnera raison. SHUTTER ISLAND va cumuler 294,7 millions de dollars de recettes mondiales, et devenir le plus gros succès de la carrière de Martin Scorsese. Un record qu’il battra trois ans plus tard avec l’exceptionnel LE LOUP DE WALL STREET.

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