Indiana Jones et la dernière croisade, une histoire de famille

Publicités

Pour la première fois, Indy a un passé. Le célèbre aventurier incarné par Harrison Ford a une mère décédée et un père (Sean Connery) resté absent pendant la plus grande partie de son enfance. Le vieil homme a en effet consacré sa vie à la quête du Saint-Graal, ce qui l’a mené fort loin.

Dès le départ, Steven Spielberg veut bousculer les codes établis de la franchise. Ainsi,

ce troisième film diffère des précédents avec cette séquence d’ouverture liée à l’intrigue principale. Au fond d’une grotte, le jeune Indy (interprété par River Phoenix) vient de récupérer la croix de Coronado tout en tentant d’échapper à une bande de bandits. Après une brève transition, nous retrouvons Indiana Jones adulte qui apprend que son père est prisonnier des nazis. Il part alors à Venise et le film se transforme en une série de péripéties ininterrompues. De morceaux de bravoure en morceaux de bravoure, LA DERNIERE CROISADE est le plus spectaculaire volet de la franchise. Spielberg met les bouchées doubles et se montre très généreux notamment lors d’une poursuite dantesque incluant un char, des chevaux et beaucoup de pyrotechnie !

Comme dans le premier volet, les nazis semblent galvaniser Spielberg. Ces représentants du mal sont des ennemis dignes de lui. Le cinéaste se sent libre de les tourner en dérision, notamment lors d’un rassemblement national-socialiste à Berlin parfaitement orchestré, Indy, déguisé, se retrouve face au Führer en personne ! Ayant à ce stade récupéré le précieux carnet de notes de son père, il ne trouve rien de mieux à faire que de le lui fourrer dans la main. D’abord surpris, Hitler attrape alors son stylo, griffonne un autographe sur l’une des pages puis rend le carnet à Indy. Pendant quelques fractions de seconde, cet homme si diabolique n’est alors plus qu’une simple célébrité vaquant à ses obligations de routine. Un geste cinématographique fort.

INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE tranche assez fortement avec la solennité de LA COULEUR POURPRE et d’EMPIRE DU SOLEIL, ses deux précédents longs-

métrages. Mais cela ne l’empêche pas de prendre son film très au sérieux et de nous offrir une expérience divertissante grandiose, rehaussée par la relation père-fils sublimée par Sean Connery et Harrison Ford. Les critiques de l’époque évoqueront à l’époque un retour en grâce du cinéaste après un deuxième opus jugé décevant (un avis que je ne partage pas) tout en insinuant l’idée que l’heure était peut-être venue de raccrocher le fameux fouet, arguant le fait que cette DERNIERE CROISADE représentait une jolie conclusion. Il aura fallu attendre près de 20 ans pour que Indy signe un come-back bien imparfait…

Laisser un commentaire