Mort sur le Nil, Kenneth Branagh rejoue Agatha Christie

Cinq ans après LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS, Kenneth Branagh adapte de nouveau Agatha Christie en rejouant les péripéties de manière bien différentes du roman (même si le coeur du mystère reste le même). Un parti pris qui pourrait bien déstabiliser les aficionados de l’oeuvre originelle…

Au cours d’une luxueuse croisière sur le Nil, ce qui devait être une lune de miel idyllique se conclut par la mort brutale de la jeune mariée. Ce crime sonne la fin des vacances pour le détective Hercule Poirot (Branagh). A bord en tant que passager, il se voit confier l’enquête par le capitaine du bateau. Et dans cette sombre affaire d’amour obsessionnel aux conséquences meurtrières, ce ne sont pas les suspects qui manquent… Démarrant par une étonnante séquence guerrière, MORT SUR LE NIL mêle la petite histoire à la grande, désirant offrir un background à son personnage principal et notamment sentimental. Passée cette séquence, on retrouve un Hercule Poirot inquisiteur et observateur.

La narration s’enchaîne alors sur une seconde ellipse et plante son décor dans une Egypte numérique qui fait parfois un peu mal aux yeux. Usant de fonds verts jusqu’à l’abus, Branagh rend son univers un poil trop factice. Cependant, il se rattrape dans la construction de son intrigue qui rejoue la partition en changeant de nombreux accords. Je ne vais pas vous dévoiler ici les détails, mais le cinéaste a décidé de modifier certains personnages et d’en supprimer d’autres. Il inclut également quelques thématiques actuelles, faisant de MORT SUR LE NIL un film presque hors du temps (loin d’être véritablement ancré dans la temporalité qu’il dépeint). En ce qui concerne Hercule Poirot, Branagh tente aussi de le rendre moins rigide, modernisant l’une des figures fictives les plus importantes du siècle. Ce choix en rebutera plus d’un, mais je trouve que c’est une bonne idée d’autant que Branagh l’interprète avec une belle conviction, rendant Poirot plus humain.

Un peu trop étiré, le long-métrage se suit tout de même avec plaisir grâce à quelques rebondissements bien sentis. L’atmosphère du whodunit fonctionne toujours et c’est fou de constater à quel point la mécanique reste passionnante à observer.

AVIS GLOBAL : Kenneth Branagh adapte Agatha Christie à sa manière avec une passion évidente. Le film souffre toutefois d’une direction artistique un peu brouillonne, gâchée par une texture numérique décevante.

NOTE :

Note : 3 sur 5.

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

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