Lors de sa sortie en 2007, Danny Boyle sort d’un film anecdotique, le bien nommé MILLIONS qui a fait un four après le succès d’estime de 28 JOURS PLUS TARD. SUNSHINE, odyssée humaine et spatiale sublime, s’est égaré, perdu dans les limbes, renié pour ses propres qualités.
Car oui, le film navigue entre mysticisme, spiritualité et humanisme, la même qui a vu GRAVITY et INTERSTELLAR cartonner. Trop en avance sur son temps SUNSHINE ? Quand on voit aujourd’hui les grands succès spatiaux qui retracent autant une odyssée humaine que scientifique, on peut se poser la question. George Clooney a battu tous les records sur Netflix avec MINUIT DANS L’UNIVERS il y a quelques mois, AD ASTRA est devenu le plus grand succès de la carrière de James Gray et PREMIER CONTACT est devenu incontournable. Le film de Danny Boyle, lui, reste toujours secondaire, inlassablement…
Serait-ce à cause de la vérité scientifique très discutée ? Hommage aux hommes de science, la cohérence de l’ensemble fut pointée du doigt lors de sa sortie. La principale ? Que le Soleil puisse être ravivé par une bombe thermonucléaire. Comme toutes les étoiles, il tire son énergie de réactions de fusion nucléaire à haute magnitude. Il n’aurait donc que très peu d’effet si une telle opération était réalisée en vrai. Ces problèmes narratifs sont-ils issus des nombreux désaccords qui existaient entre le cinéaste et son scénariste, Alex Garland ? Apparemment pas puisque les scientifiques présents sur le plateau précisent bien que c’est de la science-fiction et que SUNSHINE ne relate pas des faits pouvant réellement arriver. Non, cette cassure entre les deux hommes s’aperçoit dans le traitement global du film, coincé entre ésotérisme et
tendance hollywoodienne plus classique. Mais impossible de rentrer ce film dans une case tant il diffère des autres. Boyle est un esthète, soignant ses plans, tentant quelques acrobaties visuelles sublimes (plans flous, décadrages) et explose la rétine avec quelques visions de l’univers somptueuses. Psychologiquement, il s’interroge sur les réactions que l’Homme pourrait avoir au fur et à mesure qu’il se rapproche du Soleil.
Aujourd’hui, le casting est incontournable. Depuis 2007, Chris Evans et Cillian Murphy sont des stars, l’un pour son incarnation impeccable de Captain America chez Marvel, l’autre pour son interprétation prodigieuse de Thomas Shelby dans la série PEAKY BLINDERS. Rose Byrne, Cliff Curtis, Benedict Wong et Michelle Yeoh sont également présents. Avec un budget s’élevant à 40 millions, il ne rapporte que 32 millions tandis qu’en France il ne rassemble que 366 676 spectateurs. Un coup dur pour Boyle qui décide de ne plus jamais refaire de films SF, se plaignant du boulot monstre à abattre en post-production. Il enchainera avec le méga carton SLUMDOG MILLIONNAIRE, huit oscars (je ne vais pas vous mentir, je n’ai toujours pas bien compris toutes ses récompenses…) et 377,1 millions de dollars de recettes mondiales.
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