Pink Floyd The Wall, le concept ultime et inclassable

A sa sortie en 1982, PINK FLOYD THE WALL met une claque conceptuelle à ses spectateurs qui se divisent en deux catégories : ceux qui en ressortent lessivés par tant de maîtrise visuelle et ceux qui ne comprennent pas ce qu’il vient de se passer. Expliquer le film réalisé par Alan Parker est une aberration puisqu’il représente l’archétype même d’un véritable concept vivant. Ainsi, il faut être derrière son écran et se plonger dans le monde de THE WALL pour en ressentir toutes les vibrations. 

Pink Floyd, un film concept

En avril 1981, Parker travaille avec Roger Waters, le membre fondateur du groupe Pink Floyd. L’idée du film est d’appartenir au même travail effectué sur l’album tout en distillant un message fort

sur la société. Et sur la folie. C’est ce que représente ce mur. Et c’est sur celui-ci que le personnage Pink va projeter toutes ses angoisses en retraçant le film de sa vie. Une philosophie qui permet au cinéaste de se permettre toutes les folies visuelles. Celles-ci étant soutenues par un Roger Waters aussi ambitieux que lui. Ces deux hommes ne s’assemblent pas pour faire un biopic classique, tout est réuni pour faire une oeuvre hors des clous.

Au départ du projet, il est envisagé que Waters soit dans le film. Cela justifiait les images réels que le membre fondateur voulait insérer à l’intérieur. Après quelques tests, il a été décidé qu’il n’interpréterait pas le personnage, laissant la place à Bob Gedolf, musicien de la nouvelle vague et leader des BOOMTOWN RATS, un groupe de rock d’origine irlandaise. Dans cette étape décisive de la préparation, de nombreux problèmes se posent, notamment au niveau du ton. Les financiers prennent un peu peur, le concept même n’étant pas compris par la moitié d’entre eux. Par conséquent, hormis les fans (déjà nombreux), personne n’irait voir le film. 

Un tournage rempli de galères

D’autant que sur le tournage, c’est un véritable affrontement qui se déroule entre Alan Parker, Roger Waters et l’animateur Gerald Scarfe. Le cinéaste ira jusqu’à dire que ce fut « une des expériences les plus misérables de ma vie » tandis que Scarfe avouera qu’il se rendait tous les jours sur les lieux de tournage avec une bouteille de Jack Daniel’s à la main en sachant ce qui allait

se passer ! Quand à Roger Waters, il ne sera pas plus tendre, qualifiant ces mois comme « énervants et désagréables« . L’ambiance n’est donc pas si bonne, mais le film qui se fabrique est une ébullition de ces trois cerveaux réunis. Chacun veut s’imposer, ce qui offre un long-métrage absolument dément, aussi bien visuellement que thématiquement. D’une richesse inouïe, PINK FLOYD THE WALL surprend son monde. 

En sortie limitée le 6 août 1982, le film détient toujours l’un des démarrages les plus impressionnants de l’Histoire. Il récolte 68 000 $ dans seulement… un cinéma ! Avec 22 millions de dollars récoltés, c’est un honnête succès général et la France lui réserve un bel accueil puisque 2 731 409 spectateurs se déplacent en salles pour le visionner. Aujourd’hui encore, THE WALL est une oeuvre à part, très appréciée des cinéphiles et des fans. Pour Roger Waters, c’est un peu différent. Il déclarera. « J’ai trouvé que les moments de pause n’étaient pas bien gérés. C’est si ininterrompu dans son assaut des sens que ce film ne m’a pas donné satisfaction.« . Dans tous les cas, le concept exceptionnel de l’oeuvre musical THE WALL est indéniablement l’un des plus fascinants de l’Histoire. ​

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