M.Night Shyamalan, le top de sa filmographie

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En l’espace de quatorze films, M.Night Shyamalan sera passé par tous les états. De génie thématique à maître du suspense au twist final imparable, il se transformera ensuite en réalisateur surgonflé par son ego, s’auto-parodiant par moments jusqu’aux blockbusters aux qualités discutables jusque la chute avec AFTER EARTH. Puis, c’est la renaissance en 2015 avec THE VISIT et une nouvelle consécration en 2017 avec SPLIT. Alors que KNOCK AT THE CABIN sort ce mercredi 1er février dans les salles, on retrace sa carrière en classant ses films du pire au meilleur (selon le point de vue de l’auteur, bien évidemment). 

14. PHENOMENES (2008)

Shyamalan n’est jamais aussi agaçant que dans ces moments où sa caméra surjoue à outrance son propre style. PHENOMENES coule de toutes parts, peu aidé par une intellectualisation éprouvante et parasite d’un film finalement absurde qui ne va nulle part. Le propos est intéressant, mais tellement mal traité qu’il en devient abscons. Une énorme déception à sa sortie qui ne s’est toujours pas améliorée au fil des visions. 

13. WIDE AWAKE (1998)

Peu connu, ce deuxième film réalisé par Shyamalan est assez anecdotique mais possède tous les thèmes qui feront son cinéma, notamment son art du twist final qu’il parviendra à mieux régler plus tard (et heureusement car celui de WIDE AWAKE est un peu ridicule). Très (trop) métaphysique, mais certaines questions posées valent le détour. Une petite curiosité pour les amateurs.

12. PRAYING WITH ANGER (1992)

Son premier film. Difficile d’accès (il n’existe même pas en vidéo), ce premier opus est une vraie curiosité pour les fans du cinéaste qui se délecteront de ce condensé de sa future carrière. Imparfait et parfois maladroit dans sa façon d’alourdir son sujet (un Indien qui renoue avec ses origines), PRAYING WITH ANGER est l’acte de naissance d’un artiste mégalo, mais en pleine maîtrise de son sujet.

11. LE DERNIER MAÎTRE DE L’AIR (2010)

Certaines séquences de cette adaptation de la série animée AVATAR (THE LAST AIRBENDER en VO) sont impressionnantes. Mais M.Night Shyamalan, désireux d’y incorporer ses thèmes fétiches, tombe dans une certaine platitude et croise trop d’intrigues pour réellement nous captiver. Ce projet aurait mérité une série, un format certainement plus adapté à ce que le cinéaste désirait mettre en place. L’échec de ce premier volet détruira tout espoir de franchise.

10. OLD (2021)

Son dernier film en date où le cinéaste décide de jouer sur une unité de lieu pour y incorporer du mystère et un concept très aguicheur : le temps défile à toute vitesse. Sur le papier, c’est une idée formidable. À l’écran, c’est beaucoup moins bien. Si quelques séquences sont frappantes, l’ensemble ne parvient jamais à être réellement intrigant, se perdant au fil des minutes dans l’absurde. En cela, il n’est pas aidé par des comédiens assez peu convaincants. Sans parler d’un twist final très décevant.

9. AFTER EARTH (2013)

Beaucoup de choses ont déjà été dites sur AFTER EARTH, un projet qui a déchaîné les espoirs des cinéphiles avant de prendre un retour de bâton assommant. Le contrôle excessif de Will Smith, le scénario remanié, un visuel non terminé… AFTER EARTH est un blockbuster qui aurait pu être le film le plus dingue de Shyamalan. Ce sera finalement une déception où le scénario survole à peu prés tout ce qu’il décide d’entreprendre. Le jeu approximatif de Jaden Smith n’aide pas, mais certaines trouvailles visuelles valent le détour. 

8. LA JEUNE FILLE DE L’EAU (2006)

D’un conte pour enfants, Shyamalan tire une ode à l’enfance saupoudrée de mystères, d’ésotérisme et d’une certaine poésie du plus bel effet. Un petit côté 80s qui affirme la note d’intention d’un cinéaste fasciné par la différence de point de vue et le mystère de la vie. Il relie les humains entre eux et partage une certaine idée de ce que la société peut faire de nous. Malgré tout, LA JEUNE FILLE DE L’EAU est un film un peu désordonné qui aurait mérité une plus grande rigueur d’écriture (notamment pour son final approximatif). 

7. GLASS (2019)

Un film qui a surpris son monde en raccordant SPLIT à INCASSABLE. Bruce Willis, Samuel L. Jackson et James McAvoy réunis pour une conclusion annoncée comme une apothéose. Ce ne sera pas le cas et le film divisera sévèrement. GLASS fonctionne quand il décide de plonger totalement dans son sujet (les séquences de psychiatrie sont particulièrement réussies), mais foire un peu son climax à cause d’une gestion de l’action aléatoire. On ne peut s’empêcher de trouver que GLASS s’imbrique difficilement avec ses deux aînés et que Shyamalan a voulu marqué le coup pour son retour au sommet. 

6. THE VISIT (2015)

Le film de la renaissance. Malgré ses imperfections, THE VISIT est un film qui redéfinit ce high concept usant de la caméra embarquée (avec ironie et second degrés) tout en offrant un scénario au twist surprenant (l’une des marques de fabrique du cinéaste). Surtout, il s’inscrit dans un contexte décisif dans la carrière de Shyamalan après les échecs industriels de AFTER EARTH et LE DERNIER MAITRE DE L’AIR. Le cinéaste s’est relevé avec ce qu’il sait faire de mieux : une intrigue épurée et mystérieuse qui vire à l’horreur. 

5. LE VILLAGE (2004)

Un film aussi détesté qu’adoré. Un énorme succès à sa sortie grâce à une prodigieuse promotion qui a joué la carte du mystère avec un grand savoir-faire. Seulement, LE VILLAGE ne répond pas aux attentes démesurées du public et se veut avant tout intimiste et fondamental, pétri de thématiques passionnantes comme l’exercice de la peur sur autrui en tant que moyen de pression, ou encore la difficulté des Hommes à s’adapter à la société. Tout n’est pas parfait, Shyamalan accumule quelques lourdeurs de mise en scène, mais la richesse de l’ensemble nous fait pardonner ces écueils. Sans oublier un casting parfait (Bryce Dallas Howard, Joaquin Phoenix, Sigourney Weaver, Adrien Brody et William Hurt, tout de même).  

4. SIXIEME SENS (1999)

Le plus gros carton de sa carrière. Avec son twist devenu légendaire, SIXIEME SENS est logiquement celui le plus apprécié des spectateurs, le plus abordable, le plus mainstream. Malgré de grosses ficelles qui apparaissent régulièrement tout au long de l’intrigue, il est vrai qu’il reste toujours aussi prenant dans sa dimension mystique et émotionnelle, tout comme il offre à Bruce Willis l’un de ses meilleurs rôles. SIXIEME SENS est en réalité un film qui questionne le point de vue et celui du spectateur. La mort du personnage principal est un miroir tendu aux spectateurs autant qu’une interrogation de metteur en scène sur son métier (Shyamalan nous dit clairement que les fantômes ne voient que ce qu’ils ont envie de voir, tout comme le cinéaste montre sa propre vision). 

3. SPLIT (2017)

Dérangeant, anxiogène puis finalement explosif, SPLIT passe par toutes les étapes. Avec un James McAvoy absolument stupéfiant, Shyamalan parvient à hisser son film vers des sommets de tension grâce à quelques séquences diaboliques (celle de l’enlèvement est un bijou, le cinéaste usant du hors-champ avec une maestria étourdissante) et un raccord final qui est resté dans les mémoires. 

2. INCASSABLE (2000)

L’autre versant de SPLIT. Un grand film tout simplement. Avec son art du mystère et la précision chirurgicale de sa mise en scène (la première séquence dans le train est une leçon de cinéma), Shyamalan voile volontairement son intrigue pour offrir aux spectateurs une véritable expérience où il doit lui-même réfléchir à ce qu’il voit. Bruce Willis est encore une fois exceptionnel dans la peau d’un homme pas comme les autres. 

1. SIGNES (2001)

Pour l’auteur de ces lignes, SIGNES est un chef-d’oeuvre. Un choc d’une puissance dévastatrice qui se redécouvre encore et encore. Les thèmes sont si nombreux qu’un article entier ne suffirait pas à lui rendre justice. La richesse de l’intrigue renvoie à des personnages aux failles profondes qui se révèlent peu à peu grâce aux détails d’une mise en scène bluffante. Mel Gibson et Joaquin Phoenix sont exceptionnels tandis que le genre « invasion extra-terrestre » vient d’être redéfini. SIGNES est vraiment tout en haut.  

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