Indiana Jones et le Temple Maudit, une suite plus sombre et spectaculaire

Avant de tourner INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT, le réalisateur est toujours assez mal vu de la part des critiques. Il avait fait ses preuves avec les films d’aventures et ses divertissements spectaculaires. Lui, qui avait connu d’énormes succès populaires en si peu de temps (et aussi jeune), était toujours sujet à débats. Quand allait-il enfin exploiter des émotions plus matures ?

Spectacle et noirceur

La presse spécialisée accueillit plutôt froidement l’annonce du tournage de cette suite d’INDIANA JONES. A sa sortie, cela ne

s’arrangera pas, puisque les critiques sont assez sévères. Il faut dire que LE TEMPLE MAUDIT est l’antithèse des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. Sa noirceur étonne toujours aujourd’hui pour un divertissement dit « grand public » et qui n’hésite pas à montrer quelques séquences aussi sombre visuellement que thématiquement.

Même si LE TEMPLE MAUDIT ne retrouve pas la fraîcheur du précédent, il contient quelques séquences tout bonnement exceptionnelles. On peut notamment cité la séquence d’ouverture qui se déroule dans un night-club de Shanghai en 1935. Elle fait intervenir des gangsters, des diamants, du poison, son antidote et une folle mêlée lorsque tout le monde tente de mettre la main sur les pierres précieuses et l’antidote, sans parler d’une évasion in extremis par les airs. L’une des plus grandes séquences de la carrière de Spielberg, sans aucun doute. Qui sera suivie, plus tard, de la fameuse course-poursuite dans les mines qui est toujours l’un des morceaux de bravoure les plus dingues du cinéma américain.

Une nouvelle classification

Au-delà de ces passages fous, il faut admettre que les aventures sont un peu moins excitantes que dans le premier et troisième épisode. Le manque d’humour sera aussi pointée du doigt par la presse qui regrettera que Spielberg s’enferme dans un scénario qui tourne en rond. Un autre point fut aussi étudié, celui du classement du film qui donna lieu à de vives controverses. Le conseil de classification insista pour lui donner un R en raison de ses longues séquences gore. Une telle décision l’aurait bien sûr coupé du public

juvénile auquel il s’adressait en priorité. Le studio plaida pour un classement « PG », qu’il finit par obtenir, au grand dam de nombreux parents. Le résultat fut l’invention d’une nouvelle catégorie de classement, « PG13 », qui autorisait les adolescents à voir ce film. Spielberg, reconnaissant volontiers que son film devait être déconseillé aux enfants âgés de moins de dix ans, se déclara satisfait.

INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT rapporta moins que son prédécesseur, mais amassa tout de même 333,1 millions de dollars de recettes mondiales (ce qui équivaut aujourd’hui à 867,4 millions) et rassembla plus de 5,6 millions de spectateurs en France. Du point de vue personnel, Spielberg rencontra ici la femme qui allait changer sa vie : l’actrice Kate Capshaw avec laquelle il est mariée depuis 1991.

Laisser un commentaire