John Carpenter, le top 10 de sa filmographie

Depuis 2011, John Carpenter n’a plus réalisé de film. Malgré sa participation amicale au dernier HALLOWEEN, son implication fut assez limitée. Il aura marqué de son talent les années 80 et 90 avec ses films fantastiques redoutables d’inventivité et d’intelligence, se servant du genre pour parler métaphoriquement de sujets sociétaux. 

10. LES AVENTURES DE JACK BURTON  DANS LES GRIFFES DU MANDARIN (1986)

Impossible de mettre un top 10 de la filmographie de John Carpenter sans insérer le fameux Jack Burton, héros stupéfiant incarné par un Kurt Russell en plein délire assumé. Et c’est justement ça que j’aime dans ce film, cette façon qu’à Carpenter de s’amuser avec son récit et de mettre en scène avec un plaisir communicatif une aventure régressive au kitsch assumé. Son statut de film culte s’est intensifié au fil des années parmi les cinéphiles pour désormais squatter toutes les vidéothèques des aficionados.

9. PRINCE DES TENEBRES (1987)

Un film sombre et précieux dans la filmographie de John Carpenter, lequel venait d’enchaîner dix films en dix ans ! Clôturant en quelque sorte une « trilogie du mal » après ASSAUT et THE THING, PRINCE DES TENEBRES profite d’un script écrit avec rigueur mêlant science et religion pour un résultat horrifique du plus bel effet. Ce n’est pas le plus populaire du cinéaste (d’ailleurs le film ne rencontra pas un grand succès), même si pour beaucoup il est un incontournable du cinéma de genre.

8. CHRISTINE (1983)

L’adaptation d’un roman génial écrit par l’incontournable Stephen King n’est pas le film que Carpenter aime le plus dans sa filmographie, bien au contraire. Je le trouve franchement sévère avec lui-même car CHRISTINE est une belle réussite, aussi pertinente dans son propos que divertissante dans sa forme (les massacres mis en scène sont assez jouissifs). Le film possède cette ambiance typique des 80s qui nous emballe toujours autant près de 40 ans plus tard. Un remake est d’ailleurs en cours de préparation chez Blumhouse.

7. ASSAUT (1976)

Un film incontournable même si ses nombreuses années au compteur jouent un peu en sa défaveur. Mais c’est celui qui lancera véritablement la carrière d’un cinéaste exceptionnel qui n’a jamais hésité à injecter du second degrés dans ses films pour les rendre encore plus frappants. ASSAUT n’est peut-être pas celui que j’ai le plus revu dans sa filmographie, mais il faut reconnaître qu’il est un véritable fondement de cette dernière. Et puis le rythme nerveux, les cadrages et le montage effréné font toujours de cet assaut un véritable morceau de bravoure.

6. FOG (1980)

C’est avec ce film que j’ai découvert John Carpenter. Je fus saisi par sa lente mise en place du suspense et de l’horreur, son goût de l’étrange couplé à un aspect mystérieux dans l’éclairage, les cadrages, la musique. Forcément, FOG résonne de manière différente pour moi même si je reconnais que ce n’est pas son meilleur film (d’ailleurs vous l’avez remarqué puisqu’il est à la sixième position de ce top). Malgré tout, il reste très divertissant et, exceptés quelques effets un peu datés, visuellement au top. Carpenter a toujours eu cette faculté de nous faire croire au surnaturel, sans pour autant insister trop lourdement sur les effets typiques du genre (comme les jump scares, le remplissage par le son,…). 

5. HALLOWEEN, LA NUIT DES MASQUES  (1978)

Avec un simple fil conducteur (un homme masqué terrorise une ville durant la nuit d’Halloween), Carpenter offre un slasher d’une précision hallucinante grâce à une mise en scène d’une rigueur bluffante. Il transforme dès lors le cinéma d’horreur et met en lumière un sous-genre qui traversera les deux décennies suivantes. Pourtant, personne n’a égalé la maestria de ce premier volet, de ses notes inquiétantes aux apparitions effroyables de Michael Myers en passant par les cris terrifiés de la toute jeune Jamie Lee Curtis. 

4. INVASION LOS ANGELES (1988)

Adapté d’une nouvelle de Ray Faraday Nelson, INVASION LOS ANGELES déroule un récit qui embrasse plusieurs univers, se permettant une critique acerbe sur les politiciens. Un peu lovecraftien (des extra-terrestres nous ont envahis incognito depuis longtemps), un peu humoristique (la vision des lunettes offrent quelques séquences cocasses), un film pertinent qui renferme toute la colère de Carpenter envers les institutions et notamment les studios hollywoodiens. 

3. NEW YORK 1997 (1981)

Kurt Russell en Snake Plissen, c’est déjà un argument pour mettre NEW YORK 1997 dans le top. Bon, c’est vrai, le film a plutôt vieilli et les effets sont devenus un peu cheap. Malgré tout, il reste un récit glaçant sur la nature humaine et les dérives du système (notamment carcéral) emballé par une ambiance atypique. Snake c’est la liberté contre l’oppression et un antihéros remarquable, pétri de défauts, loin des invincibles protagonistes de son époque.

2. L’ANTRE DE LA FOLIE (1995) 

Paranoïaque et cauchemardesque, on trouve ici un John Carpenter des plus tourmentés, remettant en question l’artiste en lui-même et ses pulsions créatives. Poursuivant son exploration de l’univers lovecraftien, le cinéaste offre une mise en scène totalement folle, traversée par des visions malsaines et parfois glauques. Sam Neill est incroyable dans un rôle difficile et nous sert de repère dans un récit tortueux dont on ne sort pas indemne. 

1. THE THING (1982)

Son chef-d’oeuvre. L’un des plus grands films de l’Histoire du cinéma qui demande une implication totale de la part du spectateur. Une introduction mystérieuse et frustrante, un décor déshumanisé, des personnages mécaniques. Puis, au fur et à mesure, un mal insidieux s’empare de l’écran et éclate dans une ambiance totalement folle où la suspicion devient reine. Là encore, Carpenter en profite pour passer des messages et use d’une tension de tous les instants (la séquence du sang est insoutenable) pour aboutir à un film inoubliable. 

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