Les aventuriers de l’Arche perdue, la naissance d’une icône

Nous sommes en mai 1977. Le phénomène STAR WARS est sur le point d’exploser, mais George Lucas est très inquiet. Steven Spielberg se rend à Hawaï pour lui tenir compagnie, le seul qui avait prédit le succès de son odyssée spatiale. Tel le visionnaire qu’il est, le futur lui donnera raison.

Le soulagement puis l’enthousiasme gagnent Lucas après les premiers résultats. Dans sa fougue, il parle alors de ses projets avec son ami et évoque LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. Après plusieurs discussions, le film commence réellement à prendre forme lorsque Spielberg rencontre le scénariste Lawrence Kasdan, à qui l’on doit, à l’époque, le script de CONTINENTAL DIVIDE, une comédie romantique réalisée par Michael Apted et dont Spielberg fut le producteur. Avec Lucas, ils passent alors trois jours dans une petite maison de San Fernando Valley à définir l’intrigue jusqu’au moment où Kasdan put enfin se mettre à l’écriture. De son côté, Spielberg tourne 1941. Pour l’anecdote, la première critique de 1941 fut publiée le premier jour du tournage des AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. Cela reste l’un des plus gros échecs de la carrière du cinéaste dont la production fut catastrophique et très coûteuse.

George Lucas, malgré son amitié avec Spielby, le prévient. « Ecoute, mon vieux, tu peux prendre du retard avec Columbia et Universal, mais tu es mon ami. Tu ne dépasses pas les délais avec l’argent dont je suis responsable.« . Ca a le mérite d’être clair ! Spielberg était donc sous

pression. « J’ai terminé avec quatorze jours d’avance sur le planning. George Lucas n’était pas sur le plateau, il n’était pas constamment sur mon dos. Il vivait sa vie et je vivais la mienne. Il me rendait parfois visite, mais sans me harceler. Je pense que je n’ai jamais préparé un tournage avec autant de minutie et ça a payé !« .

Dans la plus tradition des bandes dessinées aux multiples rebondissements des années 30 et 40, LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE est la somme des talents respectifs mis en place. Exempt de toute intellectualisation, le film reste mémorable par son rythme, ses dialogues et la mise en scène spectaculaire. Spielberg avouera que ce film reste l’une des expériences les plus réjouissantes de sa carrière. Après le terrible échec de 1941, Indiana Jones lui permet de tutoyer à nouveau les sommets en récoltant plus de 351 millions de dollars de recettes mondiales (équivalent à 1,1 milliard aujourd’hui). Un phénomène est né tandis qu’Harrison Ford campe un deuxième personnage qui restera à jamais gravé dans l’imaginaire collectif après Han Solo. Spielberg, lui, enchaînera avec un autre sommet : E.T.

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