Entre ciel et Terre, la poignante odyssée d’Oliver Stone

Situé entre JFK et TUEURS NES dans sa filmographie, ENTRE CIEL ET TERRE est peut-être l’un des films les plus émouvants de la carrière du cinéaste Oliver Stone.

Nouvelle variation sur la guerre du Vietnam (une obsession du réalisateur qui a participé au combat), le récit se concentre sur Ly (superbe Hiep Thi Le) et sa famille, avant, pendant et après le conflit. Stone met en scène ses souvenirs, ce qu’il a vu, ce qu’il a ressenti. Conscient de la futilité de cette guerre et des ravages que celle-ci engendre sur la population locale, le cinéaste conclut sa « trilogie » sur une note émouvante. PLATOON et NE UN 4 JUILLET constituent en effet deux autres points de vues sur le Vietnam, admirablement complétés par ce ENTRE CIEL ET TERRE. Fasciné par les ouvrages WHEN HEAVEN AND EARTH CHANGED PLACES et CHILD OF WAR écrits tous les deux par la véritable Le Ly Haslip, Oliver Stone décide donc de mettre en images cette odyssée spirituelle qui vient s’insérer dans son approche cathartique d’une des périodes les plus troubles de l’Histoire américaine. 

Violence morale

Ici, il ne présente pas la violence physique (comme il a pu le faire pour PLATOON), mais plutôt la violence morale et psychologique entre deux opposants du conflit. En face de Ly, on retrouve le grand Tommy Lee Jones qui incarne Steve Butler, soldat américain qui

tombe amoureux de la protagoniste. Sur place, l’acteur est touché par les nombreux figurants du film qui ont eux-mêmes vécus l’horreur et qui renouent donc avec leurs propres racines sur cette histoire poignante. Cette dernière fut d’ailleurs mal comprise à sa sortie, les critiques n’étant pas toujours très tendre avec le point de vue de Stone. Pourtant, à y regarder de près, ENTRE CIEL ET TERRE est centré sur la personnalité de son personnage principal qu’il respecte avec une grande bienveillance. Le titre cristallise tous les enjeux, ceux qui se nouent pour cette jeune femme tiraillée entre son envie d’une vie meilleure et un luxe qui la renvoie constamment à ses origines. 

A sa sortie, le film est un véritable flop, ne récoltant que 5 millions de dollars pour 33 millions de budget. Une douche froide pour le cinéaste qui sortait du carton de JFK avec Kevin Costner. Sans se démonter devant l’impression moyenne que son nouveau long-métrage a laissé, il enchaînera avec l’excellent TUEURS-NES et reviendra chargé la politique avec NIXON. 

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